Les manifestations sont interdites à Alger depuis la marche du mouvement des archs du 14 juin 2001... Les appels à la levée de l'interdiction des manifestations publiques à Alger, en vigueur depuis la marche du 14 juin 2001 des archs, se multiplient. Après les partis politiques, les organisations de la société civile, les ONG et les étudiants se mettent de la partie. Le Mouvement des étudiants berbères (MEB) a demandé, hier, la levée de cette interdiction, suite à l'empêchement de la marche à laquelle il a appelé, le 20 avril, à l'occasion de la célébration du double anniversaire du Printemps berbère et du printemps noir. Devant s'ébranler de la Fac centrale au Palais du gouvernement à Alger, cette marche a été empêchée par les services de sécurité qui ont embarqué, selon un communiqué du MEB, plus de 250 étudiants. «La marche est voulue par les étudiants pour appeler à l'officialisation de tamazight, à l'instauration d'un Etat de droit, de la démocratie, de la justice sociale et du respect de l'alternance au pouvoir», lit-on dans le communiqué, déplorant le fait que «le pouvoir a fait appel à sa machine répressive pour faire face à des étudiants qui sont venus manifester pacifiquement». Le MEB a, par ailleurs, appelé à cesser la répression des libertés individuelles et collectives à Alger. Dans cette wilaya, tous les mouvements de protestation dans les lieux publics, à quelques exceptions près, ont été réprimés. La dernière marche d'envergure a été celle des étudiants organisée le 12 avril 2011 à l'initiative de la Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae). Cette marche s'est ébranlée de la Grande-Poste jusqu'à la présidence de la République où les marcheurs ont été violemment réprimés. L'empêchement de la marche du MEB a été une occasion pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de réitérer, à travers son bureau d'Alger, sa revendication de levée de l'interdiction de manifester dans la capitale. Dans un communiqué rendu public hier, ce parti a exigé la levée de l'interdiction de manifester à Alger, en mettant en garde contre «les conséquences désastreuses qui peuvent découler de l'état de siège permanent qui y est instauré». Selon le même communiqué, 25 militants du parti qui ont répondu à l'appel du MEB ont été arrêtés par la police et conduit vers les commissariats. Le bureau d'Alger du RCD a dénoncé, de ce fait, «ces arrestations contre des militants qui veulent revendiquer l'officialisation de la langue amazighe». «Ce comportement du pouvoir confirme sa volonté de continuer à imposer des restrictions aux manifestations publiques dans la capitale, gardée fermée à l'opposition d'une manière injustifiée depuis 2001», dénonce encore le même communiqué. Toutefois, le MEB et le RCD ne sont pas les seules organisations à exiger la levée de l'interdiction des marches à Alger. certains partis politiques comme le Parti des travailleurs (PT) sont connus pour leur position contre cet état de fait. Même la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh), rattachée à la présidence de la République, est de cet avis. Son président, Farouk Ksentini, a estimé, dans une récente déclaration, qu'il était temps de lever cette interdiction. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) figure parmi les autres organisations qui ont demandé d'ouvrir la capitale aux manifestations publiques.