La Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae) ne compte pas baisser les bras après la marche empêchée avant-hier par les forces de l'ordre. Dans une conférence animée hier au Centre des ressources à Alger, les représentants de cette coordi-nation ont affirmé qu'ils comptent continuer la lutte jusqu'à satisfaction de leurs revendications socio-pédagogiques. «Tant qu'ils font la sourde oreille et opposent la matraque à nos revendications, la lutte continue», ont-ils clamé. Les conférenciers ont souligné que cette lutte changera peut-être de forme, précisant que la Cnae décidera des suites à donner à leur mouvement lors de sa prochaine réunion. Les animateurs de la conférence ont dénoncé, en outre, la répression de leur marche d'avant-hier, déplorant plus de 60 blessés dont dix dans un état grave dans les rangs des étudiants. Ils ont situé le nombre d'étudiants qui ont pu, malgré toutes les entraves, participer au rassemblement entre 2000 et 3000 manifestants. La police a estimé le nombre à 1000 marcheurs. «C'est une réussite totale car le fait d'avoir organisé un rassemblement dans une ville interdite aux manifestations publiques est une réussite», se réjouissent-ils. Cependant, la Cnae n'est pas la seule organisation à dénoncer la répression de leur marche. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (Mjic) a déploré le fait que «les étudiants étaient bastonnés, agressés et réprimés sans état d'âme». Le Mjic a assuré, en outre, les étudiants et la Cnae de son soutien indéfectible et appelle les étudiants à maintenir intacte leur mobilisation. «Le Mjic condamne les menaces, les intimidations et les pressions exercées sur ses membres par les services de l'ordre ainsi que sur des étudiants dont le seul tort est de vouloir manifester pacifiquement leur désarroi face à l'état de délabrement de l'université algérienne et du système tout entier», lit-on dans le communiqué du Mouvement. Pour sa part, le comité national pour la défense des droits des chômeurs a déclaré, dans un communiqué, que la répression de la marche des étudiants «est une autre preuve que les promesses d'ouverture ou de réformes sont juste pour amuser la galerie».