En optant pour le 20 août et pour Ifri comme prochaine action, le mouvement des citoyens entend ainsi marquer puissamment son appartenance «idéologique». Dans ce ressourcement, les ârchs entendent se réapproprier l'histoire, combien tumultueuse, certes, mais aussi combien héroïque, de l'épopée libératrice. Renouant avec l'esprit du Congrès de la Soummam, les marcheurs ajouteront aux habituels slogans, celui de la demande de «la primauté du politique sur le militaire». En optant pour le 20 août et pour Ifri, comme prochaine action, le mouvement des citoyens entend ainsi marquer puissamment son appartenance «idéologique». C'est aussi une manière pertinente de répondre à ceux qui l'accusent d'être «manipulé» par «la main de l'étranger». Dans ce ressourcement, les ârchs entendent se réapproprier l'histoire, combien tumultueuse, certes, mais aussi combien héroïque, de l'épopée libératrice. Comme le mouvement, enraciné dans le pays profond, entend se réclamer et réclamer une Algérie algérienne. Une nation, enfin, réconciliée avec elle-même, avec son histoire et sa culture aussi riche que diverse. En reconvoquant le passé, les ârchs semblent vouloir signifier que la fameuse décision du Congrès du 20 Août 1956 est toujours d'actualité: la primauté du politique sur le militaire n'est-il pas l'un des défis des prochaines décennies, de l'Algérie en voie de démocratisation? La commission d'organisation de la marche du 20 août à Ouzellaguen a arrêté les modalités techniques de cette action. Une action qu'elle veut pacifique, mais aussi populaire et nationale. Ainsi, le point de départ est fixé à Guendouza (Akbou), et l'arrivée prévue est à Ouzellaguen. La marche populaire devant se terminer par un rassemblement au stade municipal. Les carrés des marcheurs se constitueront au lieu de rencontre initial, Akbou. Il est prévu qu'en tête de la marche sera déployé l'emblème national, qui sera porté par quatre personnes: un fils de chahid, un lycéen de Beni Douala, un moudjahid et un collégien d'Amizour. Une belle façon de marquer l'attachement de la population, à travers toutes les catégories sociales et les tranches d'âge, au drapeau national: emblème de l'unité de la nation. Suivra ensuite, pour marquer le deuil dans lequel la région est plongée avec les sanglants événements qu'elle a subis, un immense drapeau noir que deux filles et deux dames, dont l'une est Mme Haroun, hisseront à bout de bras. Suivront le carré des organisateurs, puis la wilaya de Béjaïa avec toutes ses communes, les carrés des autres wilayas se placeront selon leur ordre d'arrivée. Comme il est prévu la fermeture de la Route nationale n°26, depuis Akbou à Ouzellaguen, le temps de la marche, soit de 7 à 16 heures. Il est, également, demandé à chaque wilaya d'assurer, elle-même, sa propre vigilance. Alors que tout au long du parcours Akbou-Ouzellaguen seront placés des vigiles, la commune d'Ouzellaguen est chargée d'assurer la sécurité à l'intérieur de son territoire. Les vingt communes membres de la commission d'organisation sont, pour leur part, invitées à dépêcher 100 vigiles chacune, chaque délégation communale étant accompagnée d'un élément de sa coordination. Des citernes d'eau sont prévues et placées aux points de départ et d'arrivée. Enfin, la commission d'organisation de la marche invite les communes à se munir et des portraits des victimes du printemps noir et des portraits, tant d'hommes de culture que des héros de la Guerre de Libération nationale. Tout est donc prêt, en principe, pour que la marche soit pacifique. Son but essentiel étant de délivrer un message fort: celui de l'ancrage idéologique du mouvement et aussi sa capacité à mobiliser la population.