Les «Lions de la Terenga» ont trop surestimé leurs forces. La coupe d'Afrique des nations de football a perdu, samedi soir, l'un de ses finalistes de l'édition 2002. Le Sénégal n'est pas allé au-delà des quarts de finale et celui qui l'a mis hors du circuit c'est l'équipe du pays organisateur, la Tunisie, qui veut faire de cette 24e édition de la CAN, «sa» CAN, celle qu'elle veut dédier à un peuple qui était resté sur l'amère déception de l'épisode de 1994 lorsque cette équipe, à domicile, n'avait pas passé le cap du premier tour. L'équipe sénégalaise se rappellera que, déjà en 1965, toujours en Tunisie, elle avait dû baisser pavillon face aux «Aigles de Carthage» à l'issue du premier tour non pas pour le verdict sur le terrain (les deux formations avaient fait match nul, 0-0), mais parce qu'une pièce de monnaie, lancée par un officiel de la CAF, était tombée sur la face choisie par les Tunisiens lors d'une cérémonie de tirage au sort, les deux équipes ayant terminé ex æquo au classement. A l'époque, les Tunisiens avaient cru tenir le bon bout et leur premier trophée. En finale, ils avaient cédé face à d'habiles Ghanéens, victorieux sur le score de 3 buts à 2 après prolongations. Les Tunisiens, sans doute inspirés par l'exemple algérien, sont sortis samedi soir dès que l'arbitre émirati de la rencontre a sifflé la fin du match et au rythme des klaxons de voitures, ils ont fêté la victoire des leurs. Une victoire, qui ne se discutait pas tant la domination des Tunisiens fut évidente. Dans ce quart de finale, les Sénégalais n'ont rien montré de concret. Ils ont affiché la même désinvolture que lors du premier tour où ils n'avaient vraiment pas fait sensation. Une seule victoire sur le modeste Kenya et deux matches nuls, leur bilan du premier tour n'avait rien d'extraordinaire alors qu'en 2002, ils avaient enregistré deux succès et un seul nul contre... la Tunisie (0-0) qui prend, ainsi, une autre revanche. Les «Lions de la Terenga» ont beaucoup plus passé leur temps à se défendre dans ce match et ils ont attendu qu'ils soient menés au score pour sortir de leur coquille et encore ont-ils bénéficié, en la circonstance, du repli de leurs adversaires. Ils ont, également, exagéré en matière de cinéma pensant que l'arbitre allait tomber dans le panneau. Ils paient, de la sorte, une certaine suffisance car il nous semble qu'ils étaient venus en Tunisie avec la tête un peu trop enflée par les exploits du mondial de 2002 au point de mépriser les participants à cette CAN 2004. L'autre équipe à accompagner celle de Tunisie en demi-finales samedi soir, fut celle du Mali. Dans l'absolu, cette qualification était attendue car les hommes d'Henri Stambouli partaient favoris face aux Guinéens dont tout le monde pensait qu'ils en avaient trop fait en se qualifiant pour les quarts de finale. Or, ce fut tout le contraire qui se produisit et quelque part, la qualification des Maliens aux demi-finale peut être considérée comme usurpée tant les Guinéens ont dominé, se sont procuré des occasions et ont manqué de réussite. Le football est terrible et ne récompense pas toujours celui qui fournit les plus gros efforts pour s'imposer. Cependant l'équipe guinéenne a montré qu'elle a de l'avenir et qu'elle va constituer un dur morceau lors des éliminatoires de la coupe du monde de 2006. Quant à la formation malienne, elle a été loin de jouer comme lors du 1er tour. C'est elle qui rencontrera le vainqueur de Algérie-Maroc. Celui qui passera peut envisager la suite avec confiance, mais ces Maliens, sur une action, sont capables de briser un rêve.