Cameroun, Sénégal et Tunisie paraissent au-dessus du lot dans cette compétition continentale. S'il est un événement sportif qui a gagné en ampleur médiatique ces dernières années , c'est bien la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations de football. Il est loin le temps où quatre nations seulement y participaient dans un total anonymat. Aujourd'hui, elle s'est transformée en une grande kermesse où se donnent rendez-vous les plus grands noms de la planète du football couvert par une armada de journalistes dont le nombre des accrédités pour la Tunisie avoisine les 800. Il est, également, loin le temps où l'événement se déroulait sur deux villes. La 24e édition sera répartie sur six sites pour lesquels de grands travaux ont été réalisés. Notre équipe nationale jouera dans ce pays en se rappelant qu'il y a 10 ans elle aurait dû être de la dernière CAN qui avait eu lieu en Tunisie. Elle en avait été privée à cause de la regrettable affaire Karouf, du nom du joueur qu'on avait aligné dans le match des éliminatoires contre le Sénégal alors qu'il était suspendu. L'EN avait obtenu sur le terrain sa qualification mais elle avait été exclue de la CAN pour une bévue qu'on souhaite ne plus voir se reproduire. C'est cette bévue qui avait coupé net l'élan de la sélection nationale qui venait d'aligner, depuis 1980, une série de 8 qualifications à la phase finale de suite, une série qui avait repris en 1996 et se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Il y a dix ans, donc, l'EN se permettait d'aller donner la leçon aux Sénégalais chez eux. Il est certain qu'on ne peut plus en dire autant ,les rôles étant inversés. Alors que les Verts entamaient leur régression, les Lions de la Terenga, au prix d'une politique de rajeunissement axée sur le formidable potentiel de leur émigration en Europe et en France en particulier, s'engageaient dans un extraordinaire redressement qui leur a valu de se qualifier à la phase finale du Mondial 2002, de battre d'entrée de jeu le champion du monde en titre, la France et de résister jusqu'aux quarts de finale. Le Sénégal bénéficiait, ainsi, du plus que pouvait lui apporter ses professionnels à l'image de ceux de nombreux autres pays, le Cameroun en particulier qui domine le football continental depuis le début du millénaire. Il faut, d'ailleurs se garder de tresser des lauriers à la CAF pour une quelconque participation à la réussite de la CAN. Si, aujourd'hui, cette compétition est suivie avec autant d'attention par les plus grands médias internationaux, c'est en raison des exploits de pays comme le Cameroun, le Nigeria et le Sénégal en Coupe du monde et le nombre impressionnant de joueurs évoluant hors d'Afrique qui y prennent part. Des joueurs dont certains appartiennent à quelques-uns des plus grands clubs de la planète mais parmi lesquels on ne trouve aucun Algérien. La réalité est là, triste et cruelle. Sur les 22 éléments qui sont partis pour la Tunisie, il n'y en a que 5 qui jouent dans des clubs français de 1re division, à savoir Hadjadj de Nantes, Cherad de Nice, Yahia de Bastia , Ouadah d'Ajaccio et Benhamou du PSG et ils ne sont même pas titulaires. A côté d'eux il y a trois «Belges» de première division de ce pays (Beloufa , Mamouni et Kraouche) mais le football de ce pays est depuis longtemps dans le ventre mou de la hiérarchie européenne. L'équipe nationale participera, donc , à l'événement sans faire figure de favorie. Elle devra se contenter d'espérer un exploit qui , s'il venait à se produire, ne devra pas faire oublier qu'un énorme travail reste à accomplir. Pendant ce temps, les regards des observateurs qui seront en Tunisie se tourneront, forcément sur les grandes équipes que sont le Cameroun et le Sénégal, les deux finalistes de l'édition 2002. Ils seront sur les rangs pour le sacre final qui pourrait être le troisième de suite, un record, pour les Camerounais. A côté d'eux, on pensera au Nigeria qui reste, malgré ses déboires, une valeur sûre du football continental alors que l'Afrique du Sud, qui faisait, ces dernières années, partie du lot des meilleurs, est en net retrait du fait des problèmes qui l'ont minée ces derniers temps. Avec le Cameroun et le Sénégal on verra, plutôt, la Tunisie du fait de son statut de pays organisateur. C'est la troisième fois que nos voisins accueillent la phase finale et ils n'ont, pour l'instant remporté au rophée. Les Tunisiens, qui misent sur l'organisation de la Coupe du monde de 2010, ambitionnent de frapper un grand coup lors de cette 24e édition et ils ont mis les moyens pour cela. L'année 2004 pourrait être la leur.