Le ministère libyen des Affaires étrangères était cerné par des hommes armés dimanche, selon des médias, et le ministère de l'Intérieur et la télévision nationale à Tripoli ont été les cibles d'actes de sabotage, a indiqué le Premier ministre Ali Zeidan. M. Zeidan a appelé, lors d'une conférence de presse, la population à appuyer le gouvernement face aux groupes armés « qui veulent déstabiliser le pays », précisant que son gouvernement ne voulait « pas entrer en confrontation avec quiconque ». « Il y a des gens qui veulent déstabiliser le pays et terroriser les étrangers et les ambassades. J'espère que les citoyens leur feront face », a-t-il ajouté. Il a fait état d' «assauts et d'actes de sabotage contre le siège du ministère de l'Intérieur et celui de la télévision nationale par d'autres groupes pour d'autres motivations » que ceux cernant le ministère des Affaires étrangères. L'agence libyenne Lana a minimisé l'incident au ministère de l'Intérieur faisant état d'un sit-in d'officiers mobilisés pour des questions de salaires et de promotions. Des hommes armés cernaient dimanche le bâtiment du ministère des Affaires étrangères, empêchant les fonctionnaires d'accéder à leurs bureaux, selon des médias. Les protestataires réclament « l'épuration du ministère » des responsables et ambassadeurs ayant servi l'ancien régime de Mouammar Kadhafi. M. Zeidan a estimé que le siège du ministère des Affaires étrangères qui intervient cinq jours après l'attentat perpétré contre l'ambassade de France à Tripoli, est de nature à « faire fuir les étrangers, les compagnies et les ambassades occidentales ». Un responsable du ministère des Affaires étrangères a déploré plus tôt des méthodes « extrêmement offensantes », même si les demandes sont « légitimes », soulignant que cela ne justifiait pas de « paralyser le travail de tout un ministère». Selon un journalistes sur place, une trentaine de véhicules, dont plusieurs armés de canons anti-aériens, ainsi que des dizaines d'hommes armés encerclaient le bâtiment. En examen par le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique de Libye, une loi sur l'exclusion politique des collaborateurs du régime déchu de Mouammar Kadhafi, qui risque de mettre sur la touche plusieurs hauts responsables, provoque des remous au sein de la classe politique libyenne. Les protestataires ont affirmé qu'ils allaient poursuivre leur action jusqu'à ce qu'ils obtiennent satisfaction à leurs revendications, menaçant d'étendre leur mouvement à d'autres ministères. « L'exclusion politique est une obligation », a estimé l'un des protestataires, affirmant que des responsables de l'ancien régime occupent encore plusieurs postes clé en particulier au ministère des Affaires étrangères. Récemment, les membres du CGN avaient été encerclés durant plusieurs heures par des manifestants qui réclamaient l'adoption rapide de la loi. Après la levée du siège, le cortège du président du Congrès, Mohamed al-Megaryef avait été la cible de tirs, sans faire de victimes. Les autorités libyennes peinent à asseoir leur influence et leur pouvoir dans le pays, face à de nombreuses milices armées.