Djoudi Attoumi (à gauche) a servi aux côtés du colonel Amirouche Le 11 avril dernier, une rencontre s'est déroulée à Rennes en vue de commémorer la fin de la guerre de Libération à la Maison des associations du chef-lieu de la région. Organisée par l'association Rennes - Sétif et les amis d'Alger Républicain, plusieurs amis de l'Algérie venus à la rencontre de deux acteurs écrivains, mais qui étaient opposés par leur combat d'hier puisque l'un se trouvait dans l'ALN pour participer à la guerre de Libération et l'autre comme appelé du contingent obligé de faire son service militaire, mais à sa façon. Le président de l'association, M.Fred Brulé, prit la parole pour souhaiter la bienvenue et exprimer son plaisir de voir réunis dans la salle des anciens d'Algérie, des anciens combattants des deux bords, des Algériens et des Français tous unis par le même esprit de réconciliation entre les deux peuples. Djoudi Attoumi, ancien officier de l'ALN, mit l'accent sur sa participation à la guerre en rejoignant le maquis à peine âgé de 18 ans et ayant servi aux côtés du colonel Amirouche et au PC de la Wilaya III historique sous la direction du lieutenant Tahar Amirouchen. Il profita de cette occasion pour faire part de son parcours au sein de l'ALN en qualité d'officier et qu'il assumera un combat sans interruption en Wilaya III jusqu'au cessez-le-feu, le 19 Mars 1962. A l'occasion de la célébration de la fin de la guerre, il expliqua le rôle des commissions de cessez-le-feu dont il était membre et la complexité des rencontres entre d'anciens ennemis qui se sont affrontés pendant 7 ans et demi. Il précisa que les officiers de l'armée française, membres de la commission venaient d'arriver de France et qu'ils avaient «les mains propres». Avant de terminer, il a tenu à apporter une précision de taille sur les rumeurs qui ont circulé en France sur «la liquidation des harkis» lors du retrait des troupes françaises. Il ajoutera que le problème des harkis est un problème franco-français. Ce fut le tour de M.Albert Nallet qui fit part de son parcours en Kabylie en 1958-1959 au cours duquel il a eu à sauver des vies humaines, en expliquant le malaise qui a gagné les appelés, en général, et leur détermination à exprimer sous plusieurs formes leur refus de faire la guerre et les menaces qui pesaient sur eux lorsqu'ils refusaient de participer aux exactions, «aux corvées de bois», aux représailles etc... Il relatera tout son vécu au cours de cette période douloureuse dans un livre qu'il a intitulé On n'efface pas la vérité. Des débats constructifs suivirent et les questions, combien intéressantes, pour le bonheur de tout le monde. Louis Cardan clôtura la rencontre en exprimant son entière satisfaction et souhaite le renouvellement de cette initiative très prochainement, mais en prenant soin cette fois-ci d'améliorer la médiatisation afin de rassembler le plus d'Algériens et de Français pour les faire bénéficier de l'expérience et du vécu de ces deux acteurs; de telles rencontres et les échange des points de vues de l'assistance permettront de renforcer les liens d'amitié entre les deux communautés. Peu avant la clôture, les conférenciers se sont prêtés à la signature de leurs livres.