Le nouveau président kenyan, Uhuru Kenyatta, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité, se rendait hier à Londres en visite officielle de trois jours au cours de laquelle il doit notamment participer à la conférence sur la Somalie, a-t-on annoncé officiellement. Au cours de ce premier déplacement hors d'Afrique en tant que chef de l'Etat, M.Kenyatta aura «des entretiens bilatéraux» avec le Premier ministre David Cameron, selon un communiqué de la présidence. M.Kenyatta, investi début avril après avoir remporté dès le premier tour l'élection présidentielle du 4 mars dans son pays, est poursuivi pour son rôle présumé dans les violences qui avaient suivi le précédent scrutin présidentiel fin 2007. Son procès à La Haye doit s'ouvrir en juillet. L'invitation à assister à une conférence sur la Somalie demain à Londres, co-organisée par Londres et Mogadiscio, marque un changement dans l'attitude du gouvernement britannique vis-à-vis de M.Kenyatta. Londres, comme les autres pays de l'Union européenne, a pour politique de n'entretenir que des contacts indispensables avec toute personne inculpée par la CPI. L'ambassadeur britannique au Kenya, Christian Turner, a remis l'invitation à M.Kenyatta en le rencontrant mercredi, avait indiqué le porte-parole de l'ambassade. «Le Kenya joue un rôle vital en Somalie, parce qu'il y a engagé quelque 5000 soldats et qu'il accueille plus de réfugiés somaliens que n'importe quelle autre nation», avait expliqué l'ambassade britannique dans un communiqué.