De nombreux pays et organisations ont appelé les Kenyans au "calme" et à "la retenue", après la victoire d'Uhuru Kenyatta à la présidentielle du 4 mars, face a son rival le Premier ministre sortant Raila Odinga qui conteste la validité du scrutin. A la suite de la proclamation officielle samedi des résultats de la présidentielle, les Etats-Unis, ont exhorté tous les partis et leurs sympathisants à "régler pacifiquement les différends" issus des résultats annoncés par la Commission électorale, "plutôt que dans la rue". Selon le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, "ces élections sont une occasion historique pour le peuple kenyan de se rassembler et de construire un avenir meilleur". En Grande-Bretagne, le ministre pour l'Afrique, M. Mark Simmonds s'est félicité de l'esprit "pacifique et déterminé" dans lequel se sont déroulées les élections au Kenya. "Je lance un appel à toutes les parties à maintenir le même esprit pacifique et démocratique qui a prévalu vu jusqu'à présent", a-t-il ajouté. Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a félicité "le peuple kényan" après l'annonce de la victoire du président élu Uhuru Kenyatta, et appelé à régler dans le "calme" tous les différends avec son rival Raila Odinga. Il a également a rappelé le Kenya à ses engagements internationaux, notamment celui de coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI) qui a inculpé le président élu Uhuru Kenyatta de "crimes contre l'humanité". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a, lui aussi, félicité samedi le peuple du Kenya pour sa "détermination impressionnante à participer pacifiquement aux élections, et pour la patience dont ils ont fait preuve dans l'attente des résultats", selon un communiqué publié par un porte-parole de M.Ban. M. Ban, qui a eu vendredi des entretiens téléphoniques avec MM. Kenyatta et Odinga, a demandé à nouveau que les deux dirigeants "envoient des messages clairs invitant leurs partisans à demeurer calmes", ajoute le communiqué. De son côté, le président sud-africain Jacob Zuma a félicité samedi Uhuru Kenyatta pour sa victoire à la présidentielle kenyane ajoutant, par ailleurs, que l'inculpation du nouveau chef de l'Etat pour "crimes contre l'humanité" par la Cour pénale internationale (CPI) n'affecterait pas les relations entre les deux pays. Dès son élection à la tête du pays, Uhuru Kenyatta, a assuré que le Kenya "reconnaissait ses obligations" vis-à-vis des "institutions internationales", tout en appelant le monde à respecter sa "souveraineté". Le successeur de Mwaï Kibaki (81 ans) qui ne se représentait pas cette année, a également tendu la main à son principal adversaire Raila Odinga, qui a rejeté les résultats du scrutin de lundi dernier. Accusé par la CPI d'être impliqué dans l'organisation des violences sur lesquelles avait débouché la précédente présidentielle fin 2007, M. Kenyatta avait assuré qu'il assisterait, même élu, à son procès à La Haye, dont l'ouverture a récemment été reportée du 11 avril au 9 juillet prochain. L'annonce de la courte défaite de M. Odinga face à M. Mwai Kibaki , le président sortant, à l'issue d'un processus de dépouillement "opaque" et entaché "de forts soupçons", avait déclenché, fin 2007/début2008, les pires violences politiques de l'histoire du pays avec plus de 1.000 morts et 650.000 déplacés. Après sa nouvelle défaite, le candidat malheureux M. Odinga a dénoncé "des irrégularités massives" autour du scrutin présidentiel. Raila Odinga, dont il s'agit de la troisième candidature à la présidence, a détaillé ce qu'il a présenté comme une longue liste d'irrégularités ayant conduit, selon lui, à la victoire dès le premier tour de son principal adversaire, Uhuru Kenyatta, avec 50,07% des voix. "Laissons la Cour suprême déterminer si le résultat annoncé par la Commission électorale indépendante est légal", a-t-il lancé. M. Odinga a été crédité de quelque 800.000 voix de moins que son adversaire et a recueilli 43,31% des voix, selon la Commission électorale.