L'entraîneur national parle de l'éventualité de poursuivre sa mission. L'Expression : Pouvez-vous nous faire un bilan de la participation de l'équipe nationale à cette CAN? Rabah Sâadane: En dehors de l'aspect positif de la participation, ce fut une expérience extrêmement enrichissante. L'équipe a pu en tirer un acquis incontestable car elle lui a permis d'affronter quatre grandes formations du continent. Elle était venue en Tunisie pour une participation honorable. Je pense que le passage au second tour est un résultat qui va dans le sens de cet objectif surtout lorsqu'on connaît les difficultés par lesquelles cette équipe est passée. Maintenant, il y a lieu de ne pas s'arrêter en si bon chemin et de se dire qu'à partir du moment où l'EN réalise de bons résultats, tout va pour le mieux pour notre football. A qui vous adressez-vous? A tous les acteurs de la discipline. J'espère que les résultats de l'EN dans cette CAN vont inciter les gens à se retrousser les manches et à s'investir dans la relance de la discipline que la FAF est en train d'initier. Les pouvoirs publics ont compris, de leur côté, l'importance qu'il y avait d'avoir un football fort en dégageant une enveloppe financière conséquente. Nos clubs se doivent de saisir la balle au bond pour ne pas rater le train de l'histoire. Ces clubs demandent plus de moyens. Nous allons faire en sorte qu'ils en aient. On ne peut parler de performance lorsque à la base, les clubs ne disposent pas de l'outil de travail c'est-à-dire des terrains pour s'entraîner et une infrastructure pour y installer un centre de formation. Vous savez, nos joueurs ont naturellement du talent mais ils ne disposent pas des moyens pour qu'ils le cultivent et l'améliorent. Cette EN doit, cependant, être suivie minutieusement. Absolument. D'autant qu'elle est, essentiellement, composée de jeunes éléments. Aujourd'hui, grâce à ce qui a été fait jusqu'à présent, je peux dire que cette équipe nationale dispose d'une ossature. La voie est tracée et il faut y rester sans dévier d'un iota. Si on parlait du match contre le Maroc. A mon avis, ce fut le match le plus complet que notre équipe ait disputé ce soir-là. Sur le plan offensif surtout car ce secteur n'avait pas répondu à toute notre attente lors des sorties précédentes. Comment expliquez-vous le fatal fléchissement des dernières minutes? Je ne peux vous répondre d'une manière objective car dans des moments pareils vous ne pouvez savoir ce qui se passe dans la tête des joueurs. En fait le plus grand ennemi c'est la déconcentration. C'est pourquoi nous leur avons demandé de se ressaisir après le but de Cherad et de rester focalisés sur leur travail. Nos craintes étaient d'autant plus grandes que les Marocains avaient fait entrer deux joueurs frais, Hadji et Yaagoubi, qu'ils avaient placés sur le flanc gauche. On ne va pas en vouloir aux joueurs car ils avaient fait jusque-là un travail gigantesque et fait douter une équipe marocaine qui passait pour être l'une des plus fortes du tournoi. Pourquoi ne pas avoir fait entrer un défenseur dans ces ultimes instants de désarroi? Cette question m'a été posée par un groupe de supporters qui nous ont rendu visite ce matin. Je vous réponds la même chose: j'aurais fait entrer un défenseur, on aurait pris un but, on aurait dit que j'ai fait le mauvais choix. Non, il n'y a aucun regret à avoir sinon on ne va pas en finir avec les suppositions qui pourraient nous faire gagner la coupe d'Afrique et peut être la coupe du monde. Il y a quelques jours le président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua, nous a indiqué qu'il n'avait contacté aucun entraîneur, étranger ou algérien, pour vous remplacer à la tête de l'EN. Il nous a même demandé de ne pas écarter l'éventualité de vous voir continuer votre mission en tant que coach de cette EN. Pouvez-vous nous donner plus d'éclaircissements sur le sujet? Ecoutez, pour le moment je vais prendre un peu de repos. N'attendez pas une réponse de ma part mais ce que je peux vous dire c'est que nul ne sait de quoi demain sera fait. En tout cas, si réponse il y a, c'est au président de la FAF que reviendra le privilège de la donner. Il est donc possible que vous acceptiez. Je n'ai pas dit cela mais une fois de plus je voudrais que ce soit le président de la FAF qui en parle le premier. Le repos dont vous parlez risque d'être très court. Je vois que vous êtes au courant. En effet dès la fin de ce mois il va y avoir un Ghana-Algérie en espoirs des plus importants puisqu'il entre dans le cadre des éliminatoires pour les jeux Olympiques. Nous allons nous mettre aux côtés de son entraîneur Aït Mohamed pour que cette formation confirme ses précédents matches puisqu'elle est en tête de son groupe. Tenez, je vous parlais du travail accompli à la base, dans cette équipe il y a plusieurs joueurs qui frappent à la porte de l'équipe nationale A. Il faudra les suivre attentivement. De notre envoyé spécial