Voilà un Français qui bosse en Algérie, gagne des euros, qui insulte ses collaborateurs et traite l'un d'eux de... «sale Arabe»! brrr... Le Français, un Algéro-Français et cinq Algériens outre trois avocats aguerris aux «guerres de tranchées» à la barre, ont eu tout le temps face au jeune et ambitieux, légitime Mourad Belalta, le président de la section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger), d'étaler leurs arguments et ce, avec la présence d'une charmante interprète, à la suite des inculpations lancées par Heyani contre son «boss» Eric Morighiart de la Saeta tabacs et allumettes, coupable d'atteinte à l'honneur et à la considération d'autrui et ce,à la suite de très mauvaises relations entretenues dans la société. «Sale Arabe!» est cette expression qui a valu à Eric la comparution face au pénal. Et l'expression «sale Arabe» avait déjà été usitée durant plus d'un siècle sous une autre insulte «sale bougnoule» alors que le mot «bougnoule» était déjà à lui seul infamant. Et Eric plaisantait!!! Les articles 296 et 297 ainsi que le 298 (diffamation) sont plus qu'éloquents quant à leur utilisation dans les poursuites. La victime ayant estimé avoir été gravement touchée dans sa considération, qu'il n'a pas constitué un conseil, mais deux! Et deux loups aux dents longues, les membres du conseil de l'Ordre d'Alger: Maître Zeraïa et Maître Lakhdari Moenes. Ces deux avocats qui demanderont, outre des dommages et intérêts pour leur client, mais aussi l'expulsion de ce chef de bureau de liaison de «Saeta», cette entreprise de tabac implantée un peu partout dans le monde et au Maghreb notamment...Soufiane Alliche, le troisième témoin, directeur de division «STAE miratie» était visiblement affecté en reprenant les termes infamants crachés par l'inculpé qui était dans ses petits souliers au moment du défilé des témoins qui auront éclairé au plus haut point le tribunal dont la conduite des débats laisse prometteur quant à l'avenir de notre justice qui connaît une opération «rajeunissement» sans précédent. Mehdi Heyani, 33 ans, licencié après sept mois de tumultueux heurts entre Heyani et Eric Morighiart, l'inculpé, un Français au patronyme...basque qui s'est amusé à prendre les employés de Saeta pour un putching ball...en leur rentrant dedans d'une manière inélégante. Eric aurait traité Mehdi de... «sale Arabe» et ce, en présence de collègues dont dix s'étaient déplacés dans la salle d'audience debout à la droite de Foued Guerras, le débonnaire représentant du ministère public. Les témoins, que le juge d'instruction avait entendus, étaient décidés à dire leur aversion à l'insulte. «Ce triste épisode me rappelle celui des Egptiens et le clan Zaher-Gamal-Moubarak qui avaient éclaboussé l'honneur et l'histoire de nos martyrs», dit, entre les dents, Liès A.S., un curieux venu assister au «comment fonctionne la justice lorsqu'un étranger est poursuivi». Et ce dernier est défendu par le jeune et sympathique Maître Abdelhakim Houda venu limiter les dégâts causés par un écart de langage doublé d'une arrogance sans pareille comme le prouveront à la barre les témoins qui avaient été noyés dans une grave émotion, surtout la suprême insulte que l'Algérien ne peut supporter: «Sale Arabe!». Ce qui était impressionnant, c'est que ces précieux témoins qui étaient venus aider la justice, avaient jusqu'au bout raconté les faits sans haine, ni passion devant un Eric Morighiart plutôt pantois et visiblement voulant mordre ses phalanges de remords même s'il a nié pas mal de «trucs» choquants! Il a beaucoup joué sur la décision et dit son regret de ne pas avoir fait rire mais plutôt rendu ses collègues fous de rage, ce qui explique leur comportement même s'il tient à rappeler à Belalta très vigilant et austère, qu'il tient des attestions sur l'honneur de son bon comportement vis-à-vis des... Arabes!» L'interprète, elle, en robe noire, ne rate aucune traduction même lorsque Maître Mouda, Maître Zeraïa ou encore le bouillonnant membre du conseil de l'Ordre, Maître Moeness Lakhdari, s'exclamaient dans la langue de Voltaire! Tolérant, le président laissera faire, les avocats même lorsque Maître Mouda pousse Maître Lakhdari dans ses derniers retranchements...Et «ça» Moenes n'aime pas mais alors pas du tout ça. Les éclats de voix qui ont transpercé l'atmosphère sereine ont fait plutôt sourire le jeune et beau magistrat qui allait effectuer un léger petit menu, poli rappel à l'ordre comme seuls les enfants de Khemis-Miliana et tout l'Ouarsenis savent le faire: foi de Chérif Ould El Hocine de l'Epsr. L'ordre reviendra aussitôt et les mines défaites des avocats furent vite illuminées par de gais sourires sauf Eric qui n'avait pas de quoi sourire surtout que lors de leurs interventions de «feu», les deux avocats de Mehdi Meyani la victime, très affecté surtout lors des précieux témoignages de Karim Baba Ali, Mehdi Belayat, Sid Ahmed Salaouatchi et Amine Berkous qui ont tous confirmé la suprême insulte celle de «sale Arabe» même si Belalta avait vite saisi que la victime était touchée dans son amour-propre refusant qu'un Algérien «soit, comme le crieraient plus tard Maître Moenes et Maître Zeraïa. «Cet homme n'a rien à faire dans ce pays de sales Arabes» où il gagne des millions en euros par an. Il est vrai que l'inculpé s'était caché du fait qu'il avait choisi de bosser dans Tamourth par amour et la preuve il y vit en famille dont tous les membres parlent et comprennent la langue arabe. Malgré tout, pour Morighiart qui a l'air d'un hippie des sixties «les carottes sont cuites». Il craignait d'être éjecté par ses boss à la suite de ce malheureux comportement. Le Franco-Basque aurait même dit, selon la victime, que «vous les Arabes (comprendre les Algériens) devriez être reconnaissants aux Français qui vous ont appris à lire, à écrire et à compter». (Fin de citation!).