Nasser L. est un entrepreneur qui déambule dans les bureaux de la Conservation jusqu'au moment où la moutarde fait des siennes. Nasser L. est un entrepreneur qui voulait obtenir un important document de l'administration de la Conservation à Bir Mourad Raïs. Révolté par le fait qu'il ait pris la forme d'une balle de ping-pong, il entra chez le conservateur pour lui dire ce qu'il pensait de cette boîte, en colère en plus. Le procureur l'entend et l'envoie devant Mourad Belalta avec un chapelet d'inculpation: insultes, injures, menaces de meurtre et outrage... Invité par le juge à intervenir, Maître Samir Sidi Saïd s'avance vers la barre, bouleversé qu'il était parce qu'il considère comme étant de la pure hogra. Il va de suite mettre son grain de sel et ne pas faire mi-temps à un Belalia attentif comme toujours. Il va s'emparer d'un gourdin pour essaimer de loin des coups à l'endroit des témoins. Il leur enlève même le statut de témoins. Il cite l'exemple du 4e et dernier témoin! «Monsieur le Président, il ne vous a pas échappé que ce fameux témoin est un retraité de la Conservation. Il est allé plus loin encore en parlant de ses «collègues». Donc il est venu, non pas témoigner en toute objectivité, mais prendre parti, c'est une affaire cousue de fil blanc! Ce Monsieur a besoin de documents administratifs, comptant sans discontinuer les marches d'escaliers. Il n'a demandé que ses droits de contribuable. Il a deviné des comportements douteux! Ca sentait une pressante demande de pots- de- vin! C'est une victime détenue depuis une semaine au pénitencier de Serkadji.» L'honorable parquetier demande un an ferme sans étalier les moindres preuves. Il ne compte que sur des témoins aussi peu fiables que les comportements de l'administration de la Conservation. Depuis quand un citoyen venu réclamer ses droits est-il poursuivi pour outrage? Insultes? Menaces? Et puis quoi encore? Ce n'est pas beaucoup pour quelqu'un qui travaille dans l'intérêt du pays? S'était exclamé le conseil. Ce dernier a d'ailleurs prié le président de prendre acte que la détention préventive n'est pas à la mesure des faits. Nasser doit être libéré par une relaxe méritée sauf si le tribunal retient l'outrage due à une ire...justifiée. Succédant au bruyant avocat, Maître Sidi Saïd Maître Kamel Maâchou que tenait à l'oeil son jeune confrère et ami Maître Ahmed Lotfi, Saïdi du Val d'Hydra, avait plein le coeur à vider dans le plus pur style d'un grand avocat (1.88 m) au grand talent. Il avait des choses à dire à Mourad Belalta qui avait à sa droite l'autre Mourad: Hellal, le procureur qui ignorait que le défenseur de Nasser L. avait laissé ses gants hors du ring en vue de voir ses coups aller droit à la face du ministère public accusé de tous les maux. En guise d'observation, Maître Maâchou s'était laissé aller à un triste monologue que nous vous livrons en direct-live in VIVO! «Monsieur le président, j'ai le triste privilège de vous éclairer sur un point important qui devrait peser lors de votre isolement pour examiner l'affaire. Tout comme honorable parquetier, je suis assermenté et je n'ai aucune raison de vous raconter des bobards. En effet, vous avez sous les yeux une déclaration que mon client n'a jamais faite. Oui, il n'a jamais reconnu avoir insulté, injurié et menacé le conservateur. Il était en colère certes, mais pas au point de mériter l'écrou après ces inculpations imaginaires. Les quatre témoins, eux, vous ont répété ce qui s'est passé, vous n'avez pas entendu un seul témoin répéter une insulte ou une grossièreté. Lors du carrousel question réponses, Nasser as tout nié Sauf sa colère due à la bureaucratique et à la hogra et qu'il était ballotté d'un bureau à un autre. Excédé, il a laissé son ire se déverser sans aucune intention de nuire à quiconque. Et je le répète, les quatre témoins n'ont rien dit ou répété quelque chose de grave. Le quatrième et dernier témoin a insisté sur une seul point: que Nasser avait crié que ces gens ne craignaient pas Allah avec cette corruption et ces pots-de-vin qui gangrènent notre société.. Passant au casier judiciaire, le conseil avait rappelé que la peine y figurant, avait été prononce par défaut que Nasser allait faire opposition pour être blanchi.» Clôturant sa plaidoirie sur un air de fête car il a annoncé que la fille du détenu allait se marier dans...deux jours, tout en déposant une jolie carte d'invitation sous le nez du juge qui a rapidement parcouru le papier en couleur, avant de prier, avec un large sourire, les avocats de reprendre la carte alors que Mourad Hellal, heureux papa de Yahia depuis...deux jours a souri devant l'invitation faite aux deux magistrats et à la jolie dévouée fonctionnaire, la greffière qui devait plutôt passer un concours de magistrature, car elle a tout d'une juge du siège depuis le temps qu'elle suit les débats derrière son micro, elle a dû apprendre à rendre justice, avec les Kirat, Soumia Kassoul, Maârouf Chebli et Saloua Derbouchi qui est en train de s'échiner au pôle judiciaire de Sidi M'hamed... A l'issue d'une courte mise en examen, Mourad Belalta revient avec le verdict, deux mois de prison assortis du sursis, le juge ayant retenu l'outrage, balayant l'injure, l'insulte et surtout le grave délit de menaces. Donc Nasser est libérable sauf s'il a autre chose que seul le parquet connaît, par exemple un mandat d'arrêt. Alors là, la fille ne verra pas son papa le jour de ses noces! Dommage!