Les oppositions, un frein au développement local Il n'y a pas si longtemps, les Kabyles offraient gracieusement leurs terres pour la construction d'écoles pour leurs enfants, aujourd'hui la situation est tout autre. Un lycée durement arraché fait l'objet de blocage dans la commune de Bouhamza. Les propriétaires de l'assiette foncière ont bloqué, quatre jours durant, le siège communal pour réclamer des indemnisations. S'il n'y a pas si longtemps, les Kabyles offraient gracieusement leurs terres pour la construction d'établissements scolaires pour leurs enfants, aujourd'hui la situation est tout autre. On réclame des indemnisations. On verse même dans la surenchère en matière de tarification dès qu'il s'agit d'implantation de projets d'utilité publique, le prix du mètre carré double. Si la revendication d'indemnisation est légitime, il reste que cette question se pose présentement avec acuité de par ce qu'elle engendre comme retard des projets et leur surcoût. L'affaire de Bouhamza s'annonce comme un prélude à une série de blocages dont pourrait faire l'objet le projet de la pénétrante autoroutière. Si lors de la dernière visite, le Premier ministre s'était engagé pour une indemnisation au prix réel, il reste que la précision selon laquelle cette option ne concernerait que les projets urgents laisse perplexe. Qu'est-ce qui est urgent et qu'est-ce qui ne l'est pas à Béjaïa? La question se pose d'autant plus qu'un retard immense est reconnu de tous, et par voie de conséquence tout est urgent. L'affaire de Bouhamza a le mérite de reposer cette pertinente question d'indemnisation, source d'oppositions citoyennes à travers les différentes localités de la wilaya de Béjaïa contre la réalisation de certains projets d'intérêt public, comme le raccordement au réseau de gaz de ville ou le passage des lignes électriques, des routes et l'implantation d'infrastructures sanitaires et scolaires. C'est la préoccupation majeure des responsables locaux, ainsi que de la population et ce, vu leurs répercussions sur le développement local et surtout sur les citoyens. En effet, la région de Béjaïa, qui a fortement besoin de concrétiser le projet de la pénétrante reste suspendue à cette histoire d'indemnisation. Elle l'est également par rapport aux carrières d'agrégats inexploitées à cause des oppositions. En effet, les citoyens opposés au démarrage de nombreuses carrières qui demeurent en souffrance dans une région qui, non seulement regorge de matières premières, mais qui éprouve également un énorme besoin en agrégats pour mener à terme les projets d'utilité publique. De nombreuses carrières d'agrégats souffrent d'oppositions citoyennes à travers le territoire de la wilaya de Béjaïa. De grands chantiers des travaux publics, de l'hydraulique et de l'habitat, ouverts à travers l'ensemble du territoire de la wilaya, avancent à pas de tortue en raison du manque d'agrégats et de matériaux de construction. Faute d'une production adéquate en la matière, certains chantiers traînent. Face à la pénurie, les prix de ces matières ont, eux aussi, connu une instabilité chronique qui s'est traduite négativement sur la conduite des projets par, notamment des retards dans l'achèvement, mais aussi des révisions de prix liées aux marchés attribués. Et pourtant, ce n'est pas l'offre qui fait défaut! Au point que les agrégats sont ramenés des autres régions. Une situation paradoxale. La production de sable concassé, de calcaire pour ciment, de calcaire pour chaux et l'extraction de la pierre de taille sont possibles. Des gisements d'argile de R'mila (Sidi Aïch), de gypse (Boudjellil), de célestine (Beni Mansour), d'argile kaolinisé (Boukhelifa), de grès siliceux (Taourirt Ighil), de polymétaux (Amizour) et de fer (Barbacha): autant de sites qui font la richesse du sous-sol de Béjaïa. Leur exploitation ne peut être que source de richesses et d'emplois. Mais les dizaines de nouvelles autorisations d'exploitation qui ont été délivrées par les autorités de wilaya via la direction des mines, butent sur des oppositions diverses. La production de matériaux de construction (calcaire, tuf, argile, granodiorites) est retardée à cause des citoyens qui invoquent des considérations environnementales et un impact sous-estimé sur la santé publique et la sécurité des riverains.