Les autorités égyptiennes ont envoyé hier des renforts policiers dans le Sinaï, après l'enlèvement de sept membres des forces de l'ordre et une attaque à l'arme lourde contre un camp de police dans cette région en proie à une instabilité croissante. D'après un responsable de la sécurité, 80 unités des Forces de sécurité centrale (FSC, la police anti-émeutes) et 26 véhicules blindés se sont déployés dans le Nord-Sinaï. Hier à l'aube, des hommes non identifiés ont tiré «à l'arme lourde pendant 25 minutes» sur un camp des FSC à Al-Ahrach, dans le Nord-Sinaï, sans faire de victimes, a rapporté l'agence officielle Mena, citant un haut responsable des services de sécurité. «Les forces en charge de la sécurité du camp sont parvenues à repousser l'assaut et à obliger les hommes armés à fuir», a-t-elle ajouté, en précisant que les assaillants étaient activement recherchés. Cet incident intervient après l'enlèvement jeudi dans le Sinaï de sept soldats et policiers, qui dans une vidéo depuis retirée du site de partage YouTube ont indiqué que leurs ravisseurs exigeaient la libération de «militants politiques» bédouins détenus. Le président Mohamed Morsi a rejeté toute négociation mais le responsable de la sécurité a indiqué que «les services concernés continuent de préférer le principe de la négociation avec les ravisseurs pour libérer les conscrits enlevés». «Les forces de sécurité n'ont reçu jusqu'ici aucun ordre concernant le lancement d'une opération pour libérer les sept conscrits», a-t-il ajouté. Des policiers dans plusieurs commissariats du Sinaï ont par ailleurs décidé d'arrêter le travail pour protester contre l'enlèvement de leurs collègues et «par solidarité» avec les membres des forces de sécurité en colère ayant fermé les terminaux de Rafah, à la frontière avec l'enclave palestinienne de Gaza, et d'Al-Ouga, à la frontière avec Israël, selon la Mena. La sécurité dans le Sinaï s'est fortement dégradée depuis le soulèvement qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak début 2011, avec une multiplication d'enlèvements et d'attaques. Plusieurs postes de police ont été la cible d'assauts menés par des hommes armés. En août 2012, des hommes armés soupçonnés d'être des islamistes jihadistes avaient attaqué un poste-frontière entre l'Egypte et Israël, tuant 16 gardes-frontière égyptiens avant de pénétrer avec un véhicule blindé sur le territoire israélien où ils avaient été neutralisés.