L'ONU a critiqué lundi soir la validation des candidatures d'Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana pour la présidentielle à Madagascar et a laissé entendre qu'elle pourrait interrompre son aide au processus électoral. Selon son porte-parole Martin Nesirky, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon «partage l'inquiétude de la Communauté de développement de l'Afrique australe (Sadc) et de l'Union africaine» et estime que la décision de valider ces candidatures «contrevient à l'esprit de la Feuille de route mise au point par la Sadc». Or, ajoute le porte-parole dans un communiqué, «l'assistance de l'ONU au processus électoral dépend du strict respect par toutes les parties de la Feuille de route, seul cadre pour la restauration de la pleine légitimité du gouvernement de Madagascar». M.Ban «demande à toutes les parties de respecter les décisions» de la Sadc, de l'Union africaine et du Conseil de sécurité, «de façon à ce que les élections puissent avoir lieu selon le calendrier» prévu et entériné par l'ONU. La Cour électorale spéciale de Madagascar a validé le 3 mai les candidatures du président de la transition Andry Rajoelina, de l'ancien chef d'Etat Didier Ratsiraka (1975-1993 et 1997-2002) et de Lalao Ravalomanana, épouse de l'ancien président Marc Ravalomanana (2002-2009). La candidature de M.Rajoelina a été déposée hors délai et ni Mme Ravalomanana ni M.Ratsiraka n'ont résidé à Madagascar au cours des six derniers mois comme l'exige la loi électorale. Le 10 mai, la «Troïka» de la Sadc (organe chargé de la sécurité) avait demandé à ces trois principaux candidats (sur 49) de retirer leur candidature à la prochaine présidentielle dont le 1er tour est prévu le 24 juillet.