L'Union africaine (UA) ne reconnaîtra pas l'éventuelle victoire à la présidentielle malgache de l'actuel président de la transition Andry Rajoelina, a annoncé vendredi son Conseil de paix et de sécurité (CPS), dans un communiqué. Le CPS rappelle que plusieurs textes de l'UA interdisent aux auteurs d'un "changement inconstitutionnel de gouvernement" de participer aux "élections organisées pour le rétablissement de l'ordre démocratique", or M. Rajoelina est arrivé au pouvoir à Madagascar en renversant Marc Ravalomanana en 2009. "L'UA ne reconnaîtra pas les autorités malgaches qui seraient élues en violation des décisions pertinentes de l'UA et de la SADC" (Communauté de développement de l'Afrique australe, médiateur dans la crise malgache), poursuit dans son communiqué le Conseil, réuni jeudi soir à Addis Abeba. Le CPS estime par ailleurs "illégitimes" la candidature de M. Rajoelina à la prochaine présidentielle malgache, ainsi que celles de Lalao Ravalomanana - épouse de Marc Ravalomanana - et de l'ancien chef de l'Etat Didier Ratsiraka (1975-1993 et 1997-2002). "La décision de la Cour électorale spéciale(CES) de Madagascar de valider les candidatures illégitimes de Lalao Ravalomanana, de (...) Didier Ratsiraka et d'Andry Rajoelina (...) viole le droit interne de Madagascar applicable en l'espèce", affirme le CPS dans ce communiqué. La candidature de M. Rajoelina a été déposée hors-délai et ni Mme Ravalomanana ni M. Ratsiraka n'ont résidé à Madagascar au cours des six derniers mois comme l'exige la loi électorale. Le 10 mai, la "Troïka" (organe chargé de la sécurité) de la SADC avait demandé à ces trois principaux candidats (sur 49) de retirer leur candidature à la prochaine présidentielle dont le 1er tour est prévu le 24 juillet. En outre, le CPS de l'UA "regrette qu'Andry Rajoelina n'ait pas honoré son engagement solennel à ne pas se présenter à l'élection présidentielle, suivant en cela un engagement similaire fait par l'ancien président Marc Ravolomanana", en exil en Afrique du Sud depuis qu'il a été renversé.