L'armée syrienne est entrée hier dans l'aéroport de Dabaa, élément-clé, près de Qousseir, tenu par la rébellion Sur le plan diplomatique, des responsables américains, russes et français se retrouveront demain à Paris pour préparer la conférence internationale visant à réunir à Genève des représentants du régime et de l'opposition. L'armée syrienne a annoncé avoir pénétré hier dans l'aéroport militaire de Dabaa, une position rebelle clé au nord de Qousseir, une semaine après le début de son offensive, soutenue par le Hezbollah, contre cette ville stratégique. Sur le plan diplomatique, des responsables américains, russes et français se retrouveront demain à Paris pour préparer la conférence internationale visant à réunir à Genève des représentants du régime et de l'opposition, qui s'est montrée réticente lors d'une réunion à Istanbul. «L'armée syrienne s'est infiltrée à l'intérieur de l'aéroport de Debaa par le nord-ouest, après s'être emparée de la ligne de défense des rebelles. Les combats se déroulent désormais à l'intérieur», déclaré une source militaire. Cet ancien aéroport se trouve à 6 km de Qousseir, sur la seule route au nord de la ville. D'après des militants, ce sont les forces spéciales de l'armée qui ont mené l'assaut. «Les combats et les bombardements à Qousseir sont les plus violents depuis le début de l'offensive», a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne). «La ville de Qousseir et les localités rebelles au nord de la ville comme Hamidiyé, Dabaa et Aarjoune sont bombardées par des missiles sol-sol et l'aviation», a-t-il ajouté, en précisant qu'au moins 18 rebelles et deux civils avaient été tués hier dans la ville. Dans un message, le chef par intérim de l'opposition syrienne, George Sabra, a déclaré à Istanbul: «Des milliers d'Iraniens et leurs collaborateurs terroristes du Hezbollah ont envahi la Syrie». Pour Ghassan al-Azzi, professeur de sciences politiques à l'Université libanaise, «les Iraniens ont demandé au Hezbollah de s'engager une fois pour toute et de façon publique car cette guerre doit décider de l'avenir de l'alliance entre l'Iran et la Syrie et peut-être de toute la région». «Le Hezbollah l'a fait, bien que ceci porte atteinte à son image au Liban et dans le monde arabe», a-t-il ajouté. Le mouvement chiite a dépêché 1.700 hommes pour la bataille de Qousseir, selon une source proche de l'organisation. Le contrôle de Qousseir est essentiel pour les rebelles, car cette ville de 25.000 habitants se trouve sur le principal point de passage des combattants et des armes en provenance du Liban. La ville est également stratégique pour le régime car elle est située sur la route reliant Damas à sa base arrière sur le littoral. Si le régime a donné, selon la Russie, son «accord de principe» pour participer à la conférence internationale de paix dite «Genève 2», l'opposition est très hésitante à s'engager dans des négociations alors qu'elle est en perte de vitesse sur le terrain. La Coalition de l'opposition syrienne a réclamé vendredi à Istanbul des «gestes de bonne volonté» du régime. «Nous voulons être sûrs que quand nous entrerons dans ces négociations, le bain de sang va s'arrêter en Syrie», a déclaré Khaled Saleh, un de ses porte-parole. Malgré tout, les préparatifs de la conférence internationale se poursuivent. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le chef de la diplomatie française Laurent Fabius vont rencontrer demain à Paris leur homologue russe Sergueï Lavrov pour l'évoquer. Lors d'un «dîner de travail», ils feront le point sur l'organisation de la conférence initiée par Washington et Moscou. Demain également, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE doit se prononcer sur une levée de l'embargo sur les armes à destination de l'opposition syrienne. Plusieurs pays, comme la Suède et l'Autriche, s'y opposent farouchement.