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Les malades, la justice et les grévistes
Publié dans L'Expression le 30 - 05 - 2013

«Un médecin n'est pas un mécanicien et le malade n'est pas une voiture en panne» s'insurgent des familles. Il n'est pas normal que le droit de grève puisse revêtir la même forme dans l'industrie et dans la santé. Il faut que la justice accorde aux malades leurs droits, tous leurs droits...
Des familles de malades réagissent. Surtout celles qui ont eu des malades décédés suite aux grèves qui touchent le secteur de la santé. Elles ont décidé de poursuivre en justice les organisations syndicales de la santé qui ont décidé ces grèves qui durent depuis plusieurs semaines. La presse ne rapporte curieusement pas cette information, à l'exception du journal électronique TSA. Ce ne sont pas les raisons qu'avancent les syndicats pour justifier leurs appels qui intéressent les familles, mais plutôt la forme prise par ces grèves et surtout leurs conséquences sur les malades. «Un médecin n'est pas un mécanicien et le malade n'est pas une voiture en panne», s'insurgent des familles. Il est vrai que voir son proche souffrant laissé sans soins dans une structure de santé désertée par son personnel a de quoi révolter. Si le droit de grève est prévu par la législation sous certaines conditions, l'accès des malades aux soins l'est encore plus. Aucun motif ne peut justifier qu'un citoyen puisse se voir refuser des soins. Malheureusement, la grève des personnels de santé a mis des malades dans des situations que le droit et la raison condamnent. On a entendu des grévistes se justifier. C'est ainsi que le citoyen lambda a appris ce que sont les «opérations à chaud» et les «opérations à froid». C'est-à-dire l'urgence et la programmation. En admettant que les «opérations à chaud» aient été assurées dans ce qu'on appelle le «service minimum», ceci n'écarte pas le risque d'aggravation des «opérations à froid» reportées pour cause de grève. Cela n'écarte pas le risque de détérioration de l'état de santé des malades qu'on prive des soins courants. En d'autres termes, le «froid» non traité se transforme forcément en «chaud». En mettant en balance le «bénéfice risques» que les professionnels de la santé connaissent bien, il est évident que le «bénéfice» d'une grève ne peut pas être, décemment, opposé aux «risques» encourus par les malades. Tous les malades. Dans le cas des grèves en cours, il est question de révision du statut du praticien, de syndicats non agréés, de primes en tous genres. Pas une seule fois le «statut» du malade n'est évoqué. D'autant plus grave que la maladie n'est pas sélective et que ces mêmes grévistes peuvent eux-mêmes et à tout moment basculer dans la maladie. Comme tout être humain. C'est cet humanisme qui ne devrait jamais être perdu de vue. On ne va pas utiliser les termes avec lesquels la justice qualifie de tels actes d'abandon. Force est de reconnaître, cependant, qu'il est inadmissible de laisser un malade sans soins. Mêmes pas les animaux où dans certains pays ils sont défendus par le législateur. Différentes formes de grève existent de par le monde. Les grévistes japonais, par exemple, s'illustrent pas le port d'un brassard sans interrompre leur travail. L'essentiel pour eux est d'exprimer leur mécontentement. De plus, il n'est pas normal que le droit de grève puisse revêtir la même forme dans l'industrie et dans la santé. Même si cette différenciation n'existe pas, il est vital de lui donner forme. Le reste du monde qui bénéficie de règles éthiques sacrées, n'a pas le monopole de l'innovation. En compensation à ces règles éthiques qui nous manquent, le moins que l'on puisse faire dans notre pays pour sauver nos semblables et de légiférer pour distinguer la responsabilité du plombier par rapport à celle du médecin. L'autre motif, que tout le monde a entendu, est le refus du ministère de recevoir des représentants de syndicats non agréés. Ceux-ci ont aussitôt réagit en reconduisant leur grève. Une réaction qui nous plonge dans l'absurdité la plus totale. Une affaire d'ego qui expose des vies humaines aux pires dangers. Surtout que le secteur de la santé est gagné par cette propension à la grève depuis plusieurs mois. On est passé de la suppression du service civil à la prime de contagion sans état d'âme face à la souffrance des malades. Sans trop vouloir accabler nos médecins, car il existe parmi eux beaucoup de praticiens qui remplissent correctement leur mission, l'opinion publique algérienne ne peut qu'approuver la décision des autorités de faire appel à la coopération étrangère pour soigner nos malades que les grévistes laissent sur le carreau. Le comble est que parmi toutes les raisons qui sont avancées, il en est une qui est tue, mais que tout le monde a présent à l'esprit: l'instrumentalisation de ces grèves à des fins politiques. Il faut que tout ce désordre cesse. Il faut, en effet, que la justice intervienne et accorde aux malades leurs droits, tous leurs droits. Des droits qui passent avant le droit de grève. La vie humaine ne peut être «monnayée» par qui que ce soit et pour quelques causes que ce soit. Nous suivrons avec beaucoup d'intérêt le recours à la justice des familles de malades. Ce n'est pas de la solidarité. Nous sommes tous des malades en sursis!
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