Le MSP appelle le gouvernement à la transparence en diffusant le bulletin de santé du chef de l'Etat. Le nouveau président du MSP a vertement critiqué, hier, la gestion du dossier relatif à l'hospitalisation prolongée du chef de l'Etat. «La maladie du président de la République s'est transformée en affaire politique française», a déclaré le président du MSP lors d'une conférence de presse animée, hier au siège du parti à Alger. «Les médias et acteurs politiques de l'Hexagone font leurs choux gras de cette affaire», dit-il. L'opinion publique avide de savoir est bombardée quotidiennement par des informations contradictoires qui ne convainquent personne, sur le plan interne. Dès lors, «désillusionnée par un profond déficit de confiance, elle (l'opinion publique, ndlr) regarde plutôt du côté des officiels français pour s'informer», fait-il savoir. Au yeux de Mokri, le signe de déliquescence et de l'échec est que «cinquante ans après l'indépendance algérienne et 15 ans de règne du chef de l'Etat, l'Algérie n'a pas pu offrir au peuple algérien un hôpital digne de confiance». Cela illustre, souligne-t-il «l'échec éclatant dans la gestion et la conduite des affaires publiques par les tenants du pouvoir algérien». Le développement escompté par le peuple algérien «est loin d'être réalisé après un demi-siècle», indique-t-il. De même, avance-t-il «l'échec est double et même à tous points de vue». «L'effondrement du système de santé s'ajoute à la détérioration avancée du système éducatif», estime-t-il. Le front social en perpétuelle agitation se situe à la même enseigne. Il y a là, souligne-t-il «un manque flagrant de moindre volonté à même de régler les multiples problèmes auxquels fait face le pays». Au yeux de Mokri, «seules des élections présidentielles libres et transparentes empreintes d'une concurrence réelle et démocratique, constitueront une occasion de sortie de crise périlleuse qui guette le pays». Dans son contexte, le responsable du MSP qui affirme que son parti est hautement concerné par ces joutes, fait savoir que «des consultations et concertations pour unifier les rangs du MSP et du mouvement islamiste dans le pays, sont menées depuis quelque temps». Reste que, indique-t-il «le dernier mot relatif au rôle du MSP dans la présidentielle de 2014, revient au conseil consultatif auquel seront soumis les rapports de ces initiatives». Interrogé s'il ambitionne de briguer un mandat présidentiel en tant que représentant du courant islamiste, M. Mokri affirme qu' «il est trop tôt pour se prononcer sur cette question». Outre une coalition politique ou électoraliste contractée au sein de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), le MSP s'est engagé dans d'autres alliances avec des formations politiques issues de ses rangs (le Front du changement de Menasra et Haraket El-Bina de M.Belmahdi). Toutefois, l'orateur indique que «l'alliance avec le groupe des 14 partis n'est pas de nature politique mais se limite à la défense de la mémoire et de la souveraineté». L'application de l'article 88 de la Constitution est tributaire de l'état de santé du président de la République. Par conséquent, «le MSP appelle le gouvernement à la transparence en diffusant le bulletin de santé du chef de l'Etat». Par ailleurs, le nouveau président du MSP a lancé, avant-hier, à l'ouverture de sa première session extraordinaire du conseil consultatif (madjliss echoura) en tant que chef du parti, un message clair au pouvoir en place. En fait, il tend la main aux décideurs en vue d'une coopération politique visant la construction de «l'équilibre des pouvoirs». M.Mokri commente que «le pouvoir algérien décline une autosatisfaction béate et une autosuffisance terrifiante à tel point qu'il bannit les partis, le Parlement, la société civile et s'est même cloisonné contre toute convulsion ou vague de changement venant de l'extérieur». Par cet ostracisme, le pouvoir est devenu «hégémonique», dit-il. L' acquis, le plus fondamental, réalisé dans les pays arabes ayant connu la révolte, ce n'est pas l'arrivée au pouvoir des islamistes, mais plutôt «la liberté arrachée», dit-il. Dès lors, la main tendue pour le changement pacifique est d'autant plus importante que «l'Algérie ne veut pas risquer un autre conflit ou tragédie».