Le siège de la Présidence En prévision de cette échéance, des leaders politiques affûtent leurs armes pour la bataille. Que ce passera-t-il d'ici 2014? La question se pose désormais avec acuité. A moins d'une année du rendez-vous de la présidentielle de 2014, le débat bat son plein. L'agenda politique risque d'être chamboulé avec la nouvelle donne de l'état de santé du chef de l'Etat. L'hospitalisation de M.Bouteflika a influé sur le cours des événements. Dès lors, le débat sur la présidentielle s'est imposé à tous comme incontournable pour les partis politiques et les médias. Des partis politiques s'agitent et le bruit des tractations et des convulsions dans les coulisses commence à se faire entendre. Toutes les hypothèses sont posées. Les observateurs de la scène politique s'attèllent à déchiffrer les scénarii échafaudés par les uns et les autres. Certains parlent déjà d'élection anticipée d'ici la fin de l'année en cours, d'autres en revanche tempèrent et estiment que le scrutin aura lieu à la date prévue. En vérité, c'est le flou qui prédomine et personne ne semble détenir les faits pour avancer quoi que ce soit dans un sens ou dans l'autre. L'absence du chef de l'Etat et sa convalescence, que d'aucuns estiment longue, confortent quelque peu la thèse de présidentielle anticipée. C'est ainsi que, s'appuyant sur ce fait, des leaders politiques estiment que le pays ne peut pas continuer à fonctionner ainsi. Pour éviter le blocage des institutions de l'Etat, ces derniers soutiennent que la présidentielle anticipée est la seule option pour sortir le pays de la paralysie. Des voix se sont élevées pour demander l'application de l'article 88 de la Constitution qui organise la continuité de l'Etat en cas de vacance de pouvoir. Ainsi, la Constitution stipule qu'après 45 jours d'absence du chef de l'Etat, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit pour constater cette vacance avant une réunion de plein droit du Parlement. En fait, le processus se met en branle dans l'optique de sauvegarde des institutions de l'Etat. La vacance de pouvoir constatée, le président du Conseil de la nation assume la charge de chef de l'Etat pour une durée maximale de soixante jours lors de laquelle l'élection présidentielle est organisée. Il est patent que la maladie du chef de l'Etat a induit une nouvelle donne que personne ne peut ignorer ou feindre qu'elle n'existe pas. D'autant plus que cette donne bouleverse quelque peu les plans sans doute établis dans la perspective du scrutin de 2014. Aussi, dans l'hypothèse où le président n'ira pas au bout de sa magistrature, les regards se braqueront-ils sur toute une liste de personnalités candidates potentielles à la succession? Selon certaines indiscrétions, l'administration est en train de gagner du temps pour trouver le candidat du consensus. En dépit de ces particularités, d'autres demeurent confiants que le président de la République ira jusqu'au bout de son mandat. Pourquoi? Selon eux, le chef de l'Etat, va tenter de mener à bon port les projets de réformes en cours, à savoir la révision de la Constitution singulièrement. Dans une contribution au quotidien arabophone, El Khabar, l'avocat Mokrane Aït Larbi partage cette hypothèse. Il estime qu'il n'y aura aucun changement et que les institutions de l'Etat continueront à fonctionner ainsi jusqu'à la présidentielle de 2014. En prévision de cette échéance, des leaders politiques affûtent leurs armes pour la bataille. Des candidatures au poste de premier magistrat du pays se préparent. C'est le cas d'Ahmed Benbitour qui s'est officiellement déclaré. L'ancien chef du gouvernement sillonne les quatre coins du pays en quête de soutiens populaires pour sa candidature. D'autres petits partis veulent se mettre à l'essai en tentant d'intégrer la bataille électorale. Alors que dans les pays occidentaux, la campagne pour la présidentielle se prépare deux ans avant le rendez-vous et des candidats consistants entrent dans la course, en Algérie l'absence de candidatures de grosses pointures pose un véritable problème. Trouver un bon orateur qui a du charisme et un parcours politique riche et qui jouit d'estime et de popularité n'est pas une simple affaire. La donne n'intéresse pas uniquement le pays mais également, l'étranger. Au regard des problèmes d'instabilité et des difficultés auxquels sont confrontés plusieurs pays de la région, l'Algérie reste le seul pays stable qui assure et rassure.