Le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, annoncera aujourd'hui à la Coupole sa candidature à la prochaine présidentielle. Il mettra ainsi fin à toutes les spéculations et conjectures ayant entouré son intention de briguer un troisième mandat. La salle en question sera exiguë pour contenir la foule conviée à cette occasion, entre autres les présidents de partis politiques, les éditeurs de journaux et les intellectuels sans oublier la société civile qui sera représentée en force. L'annonce officielle de la candidature du favori de l'épreuve intervient à quelques jours de la date limite de dépôt de candidatures fixée au 23 février prochain. Depuis l'appel à la révision de la Constitution lancée par le FLN, Bouteflika, il faut le rappeler, ne s'est jamais prononcé sur ses intentions de se lancer dans la course à la présidentielle préférant voir venir les choses avant de les afficher clairement. Sa candidature tant attendue et qui, désormais, ne fait plus aucun doute vient s'ajouter à celle des autres candidats qui sont entrés dans la bataille électorale. Préparée de longue haleine, tant par les partis de l'Alliance que par son proche entourage, la candidature de Bouteflika lui ouvrira largement les portes d'El-Mouradia même si l'urne n'a pas encore livré sa sentence et que le futur président ne sera connu que lendemain du jour du scrutin. Depuis l'adoption en novembre dernier de la nouvelle Constitution par le Parlement, Bouteflika est bien parti pour décrocher un nouveau mandat même si certaines langues ont longuement spéculé sur son départ. Mais force est de croire que ces langues ont bien exploité le mutisme du président et le black-out total ayant précédé l'annonce officielle de sa candidature. Les partis de l'Alliance, à savoir le FLN, le RND et le MSP ont, il faut le dire, pesé de tout leur poids sur la décision de Bouteflika à briguer un autre mandat. Depuis que le FLN a lancé l'idée de la révision de la Constitution, la machine s'est mise en marche avec l'appui de certaines organisations et surtout de la société civile même si certains partis se sont opposés à la reconduction de Bouteflika à la tête de l'Etat algérien. En plus de Bouteflika, Moussa Touati, Louisa Hanoune et Mohamed Saïd, pour ne citer que ceux-là, seront les principaux candidats même s'il n'est pas à écarter que d'autres candidatures viennent compléter le décor de cette présidentielle qui, depuis longtemps, tient en haleine les observateurs de la scène politique algérienne. D'ici la fin du mois en cours, tous les candidats seront officiellement connus et le coup de starter de la campagne électorale sera donné et il ne restera plus qu'à attendre le verdict des urnes. Elu en 1999, suite à l'organissation anticipée de l'élection présidentielle décidé par son prédecesseur, Liamine Zeroual, Bouteflika s'est distingué par sa résolution à éponger la dette extérieure qui représentait un véritable fardeau sur le pays et aussi, par détermination, à ramener la paix et se débarrasser du terrorisme qui, pendant des années, a fait ravage. Il n'a eu aucune peine à être reconduit en 2004 dans une élection marquée par la participation de candidats qui lui ont livré une véritable bataille. Un troisième mandat lui permettra d'achever son programme, notamment les mégaprojets, comme l'autoroute Est-Ouest, le métro d'Alger et bien d'autres projets en cours de réalisation.