Vous affirmez que Bouteflika a toujours joué le rôle d'auxiliaire diplomatique même s'il a toujours été présent lors des grands rendez-vous. Or l'histoire prouve que Bouteflika a été l'artisan de plusieurs accords et qu'il a pris part à de nombreux rendez-vous internationaux importants, telle la 29e Assemblée générale de l'ONU qu'il a présidée et qui avait permis au président de l'OLP, M.Yasser Arafat, de tenir un long discours. D'ailleurs, Bouteflika a joué un rôle prépondérant dans l'admission de la Chine à l'ONU en remplacement de Taiwan. En outre, il a présidé la Conférence ministérielle du sommet des Non-alignés d'Alger. En plus il a assisté à la création du Front du refus à Damas et cela sans parler des autres initiatives internationales stratégiques telles que l'accord irako-iranien en 1975. Quel commentaire faites-vous?» «Bouteflika, une imposture algérienne» est resté évasif et dubitatif se contentant de dire «je n'ai pas voulu noircir l'image de Bouteflika mais j'ai juste transcrit des faits qui m'ont été rapportés». Pourtant dans son livre Benchicou affirme dans le chapitre «Le diplomate» en page 84: «Il n ‘ y a pas un seul dossier de la diplomatie algérienne qui ait abouti et qu'on puisse attribuer à Bouteflika.. affirment avec force Sid-Ahmed Ghozali et Ahmed Taleb Ibrahimi qui succédèrent à Abdelaziz Bouteflika au ministère des Affaires étrangères». En outre, l'auteur soutient que Bouteflika est étranger aux grands épisodes de notoriété diplomatique de l'Algérie, comme l'accord entre l'Iran et l'Irak sur Chatt El Arab, en 1975, ou le front du refus qui s'est créé entre certains pays arabes après la reconnaissance d'Israël par l'Egypte de Sadate. Tandis que Ahmed Taleb Ibrahimi atteste en page 87 «comme il pouvait rester jusqu'à 3 mois à New York ou à Genève sans s'inquiéter du cours des choses, j'ai dû, à la demande de Boumediene, représenter à sa place l'Algérie à toutes les rencontres avec les pays arabes, que ce soit les réunions de la Ligue arabe ou les réunions de chefs d'Etat». «Vous pouvez vérifier: entre 1968 et 1978, Bouteflika n'a jamais assisté à aucun sommet arabe». Or l'histoire est là pour démentir ce genre d'allégations. Et comme dit l'adage «si les paroles s'en vont, les écrits restent». Et le meilleur moyen de vérifier demeure le centre d'archives du quotidien El-Moudjahid comme l'a rappelé Ahmed Fattani qui avait couvert ces événements pour le quotidien en question. En effet, Bouteflika a bel et bien pris part aux négociations entre l'Iran et l'Irak qui ont eu lieu à Alger en mars 1974 à l'occasion de la conférence de l'Opep. Ces négociations ont été sanctionnées par une réconciliation en avril 1975 signée par les ministres des Affaires étrangères des deux pays avec pour médiateur Abdelaziz Bouteflika en présence des ambassadeurs et dignitaires accrédités à Alger. D'ailleurs, c'est l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères qui a présidé la conférence ministérielle au sommet des Non-alignés qui s'était tenue à Alger en septembre 1973. Des faits qui contredisent les affirmations rapportées par l'auteur du livre «Bouteflika, une imposture algérienne» dans lequel Benchicou souligne: «Il est établi depuis longtemps que l'aura de la diplomatie algérienne des années 1960 et 1970 devait si peu à Bouteflika et tout à la respectabilité de la Révolution algérienne et d'un pays dont Boumediene fit l'emblématique parti des révoltés». Certes, c'est le président de la République qui trace les grandes lignes de la politique étrangère à suivre d'un pays mais c'est le ministre des Affaires étrangères qui demeure l'exécutant.