Trois faits majeurs, et non des moindres, peuvent néanmoins expliquer cette décision. Le MSP de Bouguerra Soltani qui a annoncé officiellement son soutien à Bouteflika compte sceller une alliance stratégique, le 16 février prochain, avec les redresseurs du FLN mené par Abdelaziz Belkhadem, selon M. Mokri, un membre influent de la direction nationale qui s'exprimait hier matin sur les ondes de la Chaîne III. Cette alliance qui sera élargie au RND comptera probablement les petites formations qui gravitent autour du cercle présidentiel et qui ont exprimé publiquement leur soutien au candidat-président. Encore une fois, l'appui apporté par le MSP à la candidature de Bouteflika vient brouiller les cartes d'une lecture politique déjà malmenée par d'innombrables «parasitages». Même si politiquement l'attitude du MSP n'a pas changé d'un iota du temps de son défunt leader, Mahfoud Nahnah, il faut chercher ailleurs les véritables raisons qui ont conduit cette formation à s'aligner sur la candidature du président en place. Trois faits majeurs, et non des moindres, peuvent néanmoins expliquer cette décision. La montée en puissance de son frère ennemi, El Islah de Djaballah qui a complètement laminé ce parti aux dernières élections législatives et communales et lui a ravi, du même coup, le leadership de la mouvance islamique, ce qui n'était pas le cas lors de l'élection de 1999. Le retour en force de la formation de Djaballah sur la scène politique a diminué ostensiblement la popularité de Hamas au sein de l'électorat islamiste. Ensuite et selon des informations vérifiées et recoupées, l'actuel président du MSP a attendu en vain un signal fort des principaux décideurs qui ne lui est jamais parvenu. En troisième lieu, une candidature interne risquait de le mettre en déshérence par rapport au cercle présidentiel. Celui-ci ne verrait pas d'un bon oeil cette «intrusion» dans la bataille sans merci que se livre le staff du président-candidat avec le groupe des dix. Mieux encore, le MSP a pris volontairement le risque de s'aligner sur le groupe des «redresseurs» du FLN sans attendre la décision finale que doit rendre le Conseil d'Etat sur l'illégalité du 8e congrès qui a plébiscité Ali Benflis. Enfin, les différents volte-face auquel ce parti est devenu un coutumier depuis sa création expliquerait peut-être cette tendance à attendre dans quelle direction soufflera «le bon vent». Entre le doute et la crainte, le MSP a choisi, peut-être le meilleur camp.