Un groupe armé a attaqué mardi soir un grand camp de la gendarmerie nigérienne à Niamey mais a pu être repoussé, sans qu'il n'y ait de victimes parmi les gendarmes, a-t-on appris mercredi de sources sécuritaires. « Tout se passe bien, on les a repoussés, pas de blessés ni de morts », a déclaré un gendarme sur place. « Il s'agit bien d'une attaque d'hommes armés venus à bord de véhicules », a indiqué une autre source sécuritaire, sans plus de précision sur ce commando. « Ils ont ouvert le feu sur la sentinelle, il y a eu des échanges de tirs intenses. Mais les assaillants ont réussi à s'enfuir », a ajouté cette source. Mardi soir, des habitants du quartier Koïra-Tégui, qui jouxte le camp dans le nord de la capitale, avaient rapporté que des tirs nourris s'étaient fait entendre durant environ une heure sur le site de la gendarmerie. « Il y a dû y avoir des courses-poursuites puisque des tirs ont été entendus jusque dans le quartier », a déclaré un riverain. Mercredi matin, la vie avait repris son cours dans les environs de l'immense camp, devant lequel des gendarmes montaient la garde. La barricade érigée mardi soir pour bloquer la circulation sur la grande voie longeant le camp a été levée et les échoppes alentour ont rouvert, a constaté un journaliste. Les autorités nigériennes n'ont pas réagi pour l'heure à ces événements. Il n'était pas possible pour l'instant de savoir si ces troubles étaient liés aux récentes attaques islamistes qui ont frappé ce pays sahélien, l'un des plus pauvres du monde. Deux attentats suicides perpétrés dans le nord du pays le 23 mai ont fait une vingtaine de morts, essentiellement des militaires nigériens. Ces attaques, les premières du genre dans le pays, ont été revendiquées par deux groupes islamistes, Les Signataires par le sang du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Belmokhtar, alias « Le Borgne », a menacé de s'en prendre à nouveau au Niger et aux autres pays engagés militairement au Mali contre les jihadistes qui occupaient le Nord malien depuis 2012. Le camp de la gendarmerie où ont éclaté les tirs mardi soir a notamment accueilli en début d'année des troupes tchadiennes en transit vers le Mali, où elles ont combattu les jihadistes aux côtés de la France et des soldats ouest-africains. Par ailleurs, le 2 juin, des « terroristes » présumés détenus à la prison de Niamey avaient permis l'évasion d'une vingtaine de prisonniers, selon les autorités.