Les Etats Unis ont accepté hier d'informer les Européens sur leur programme d'espionnage des communications, et de collaborer à la mise en oeuvre de garanties pour la protection des citoyens européens, a annoncé la commissaire en charge des Affaires intérieures Cecilia Malmström. «Nous sommes convenus avec les Etats Unis de mettre en place un groupe d'experts transatlantique pour échanger les informations et étudier les garanties», a-t-elle indiqué sur son compte twitter. Mme Malmström et sa collègue Viviane Reding (Justice) ont obtenu cet accord de la part du ministre américain de la Justice Eric Holder au cours d'une rencontre organisée à Dublin par la présidence irlandaise de l'UE. Les Américains ont donné des éléments sur le fonctionnement de Prism ainsi que sur les contours juridiques du programme, a précisé une source européenne. La Commission a adressé en début de semaine une lettre aux autorités américaines dans laquelle elle exprime ses «sérieuses inquiétudes» quant au respect des droits fondamentaux des citoyens de l'UE et demande des explications sur le but et la portée de ce programme. Prism vise-t-il uniquement des résidents américains ou principalement des citoyens étrangers? Quelle est sa portée? Est-il limité à des cas individuels? Bruxelles attend «des réponses rapides et concrètes» à toutes ses questions sur ce programme qui permettrait aux services de renseignement américains de surveiller les données circulant sur les serveurs des grands groupes informatiques comme Google et Facebook, a écrit Mme Reding. La lettre s'accompagne d'une mise en garde: ce nouveau clash sur l'épineux dossier de la confidentialité des données, qui a déjà empoisonné les relations entre l'UE et les Etats-Unis ces dernières années, pourrait avoir des répercussions sur les négociations commerciales entre les deux rives de l'Atlantique.