«Notre économie ne peut pas absorber toutes les demandes d'emploi» A El Bayadh, le Premier ministre n'a pas évoqué uniquement les questions d'ordre wilayal. Il a abordé des questions d'envergure nationale, voir internationale comme la sécurité des frontières et l'avenir de l'économie algérienne. Depuis quelques années et notamment? depuis les émeutes du début janvier 2011 et les manifestations qui s'en sont suivies, dénonçant le chômage, la dégradation du pouvoir d'achat..., le gouvernement a opté pour la solution la plus facile: avec l'argent du pétrole, très abondant, il a acheté la paix sociale. Pour absorber le chômage et calmer une jeunesse furieuse, il a fait appel à la Fonction publique qui a recruté à tout-va. Aujourd'hui, la Fonction publique semble être arrivée à saturation et c'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui l'a reconnu, ce jeudi 13 juin, à partir de la wilaya d'El Bayadh où il a été en visite de travail et d'inspection. «La Fonction publique ne peut pas supporter plus. (...). Notre économie (telle qu'elle est aujourd'hui, Ndlr) ne peut pas absorber toutes les demandes d'emploi», a indiqué M.Sellal, lors de la rencontre avec les représentants de la société civile. L'orateur a soutenu que la solution au problème du chômage doit être économique. M.Sellal a indiqué que «toutes les entreprises publiques doivent trouver des partenaires étrangers ou du secteur privé algérien pour redonner vie aux usines fermées». «C'est la solution sine qua non pour créer des postes d'emploi», a-t-il affirmé, plaidant pour la création d'entreprises économiques privées. «Pourvu qu'ils (les patrons) n'exploitent pas les simples travailleurs», a-t-il dit. «Il faut aussi encourager l'industrie et la réouverture des entreprises fermées. On dit qu'il faut sortir de la dépendance aux hydrocarbures depuis 1962, mais on en est toujours dépendants. Les hydrocarbures pourraient devenir une malédiction», a-t-il ajouté. Dans ce contexte, le Premier ministre a répondu à ceux qui affirment que le pétrole algérien va être épuisé dans 25 ans, en démentant cette éventualité. Il en a voulu pour preuve la décision de l'Algérie d'exploiter le gaz de schiste et la découverte récente d'un gisement à In Salah. L'orateur a précisé que la richesse en hydrocarbures dont dispose l'Algérie nécessite une bonne gestion axée sur le principe du non-gaspillage, afin de bâtir une «vraie économie, durable et solide». Attendu pour s'exprimer davantage sur la santé du chef de l'Etat et la visite qu'il lui a rendu mardi dernier, le Premier ministre a préféré, donc, évoquer d'autres questions relatives notamment, à l'économie et la sécurité nationales. Sur ce dernier point, Abdelmalek Sellal a affirmé que l'Algérie «se porte bien». «Il est vrai que l'Algérie se trouve dans une région qui connaît des perturbations sur le plan sécuritaire, dont la situation prévalant au Sahel et celle dans laquelle se trouvent certains pays voisins. Je reconnais que des affaires liées au terrorisme affectent la sécurité de nos frontières, mais soyez sûrs que l'Algérie dispose de tous les moyens pour faire face à ces risques et protéger ses frontières et ses citoyens», a-t-il affirmé. L'orateur a souligné la «forte» mobilisation permanente de l'Armée nationale populaire (ANP) et des services de sécurité pour assurer la sécurité du pays. «Il y a la volonté en matière de lutte contre le terrorisme», a-t-il dit, soulignant la «reconnaissance des grands pays», tout en rappelant la position de l'Algérie suite à l'attaque du site gazier de Tiguentourine le mois de janvier dernier. Par ailleurs, le Premier ministre a évoqué l'importance du dialogue et de la concertation afin d'aboutir à des solutions efficaces aux problèmes d'ordre social auxquels fait face le pays, estimant qu'il était temps de dépasser la culture de la violence. M.Sellal a rassuré, en outre, que cet été ne sera pas marqué, comme celui de la saison précédente, par les coupures d'électricité.