Les rebelles soudanais ont reconnu hier avoir mené le bombardement ayant tué un Casque bleu vendredi au Kordofan-Sud, théâtre de violences depuis deux ans, mais ont assuré qu'ils n'avaient pas visé la base de l'ONU. La branche Nord du Mouvement de libération des peuples du Soudan (SPLM-N) a également démenti que le bombardement visait le stade de football de Kadougli devant accueillir mardi le match d'ouverture d'un tournoi régional. Selon le porte-parole du SPLM-N, Arnu Ngutulu Lodi, les rebelles ont tiré sur la ville alors qu'ils avançaient depuis les abords est. «Nous allons libérer la ville» des troupes gouvernementales, a-t-il dit en affirmant que son groupe avait pris le contrôle d'un complexe militaire. Deux obus sont tombés vendredi sur une base logistique de l'ONU à Kadougli, tuant un Casque bleu éthiopien et en blessant deux autres. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné l'attaque, appelant le gouvernement et le SPLM-Nord à cesser «immédiatement les hostilités et à reprendre les négociations pour un cessez-le-feu». Les victimes appartenaient à la force de paix de paix dans la région voisine d'Abyei, que le Soudan du Sud et le Soudan se disputent. Les Nations unies ont peu d'accès au Kordofan-Sud et utilisent Kadougli comme base logistique pour leur mission à Abyei. L'armée soudanaise est engagée depuis deux ans dans des combats avec les rebelles du SPLM-N au Kordofan-Sud et au Nil bleu, deux zones frontalières du Soudan du Sud dont une partie des habitants ont soutenu les Sudistes pendant la guerre civile (1983-2005) qui a abouti à la partition en juillet 2011. Le précédent bombardement rebelle sur Kadougli avait touché la zone de l'aéroport fin avril.