Le gros du «bataillon» était composé de militants et élus localement qui rejoint la délégation locale et celles des autres wilayas du pays. Empêché d'agir au niveau d'autres wilayas du pays, le Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc) a réussi le pari de manifester hier matin à Béjaïa dans une marche qui n'a de «nationale» que le nom au regard des quelques participants venus des régions du Sud et reconnaissables à leurs visages. 100 personnes en tout et pour tout ont battu hier le pavé de l'axe routier qui sépare la Maison de la culture Taous Amrouche de Béjaïa et le siège de wilaya avec une heure de retard par rapport à l'heure prévue initialement. La procession humaine, organisée en un seul carré et arborant des brassards et banderoles de couleurs rouges, a scandé des slogans hostiles au pouvoir et sa «politique de corruption, qui a engendré le chômage et la misère sociale». «Jugez Chakib Khellil», «basta au travail précaire» «Halte à la corruption» autant de slogans scandés, les marcheurs avançaient à pas de tortue. Prévue en faveur des chômeurs et travailleurs précaires et placée sous les mots d'ordre «travail décent pour tous», «Une allocation chômage à hauteur de 50% du SNMG», «La permanisation des contractuels, du pré-emploi, du filet social et des travailleurs précaires» et «Une vraie politique nationale de création d'emplois», la manifestation du Cnddc n'a mobilisé que les politiques locaux et quelques délégations venues de plusieurs wilayas du pays. Bizarrement, il n'y eut qu'une poignée de chômeurs et de travailleurs précaires connus localement et mobilisés sous la houlette du comité local. L'adhésion des chômeurs, étudiants, contractuels, travailleurs du pré-emploi et du filet social, attendue ne s'est finalement pas produite. Ces derniers, qui ont eu à se manifester plusieurs fois, réunissant beaucoup plus de monde se sont-ils démarqués? Interrogé sur ce peu d'engouement, le porte parole de ce mouvement, Tahar Belabès a indiqué que «Béjaïa n'a pas vraiment bénéficié de l'attention qu'il fallait», relevant en substance le travail de sape des partis politiques», or sur place le gros du «bataillon» était des militants élus du FFS, PST et MDS. La présence des députés, des présidents et élus de l'APW et des APC, des cadres d'obédience FFS, des «élus et militants du PST et du MDS était tellement remarquable que si on s'en tenait aux visages connus localement on penserait facilement qu'il s'agit là d'une manifestation partisane. Les nombreux intervenants ont développé inlassablement les objectifs du Mouvement, «Nous revendiquons nos droits d'une manière pacifique», dira l'un d'entre eux. Tahar Belabès a insisté sur le caractère politique de son mouvement en rappelant que «le mouvement fait de la politique, car c'est le seul moyen d'arriver à la satisfaction de nos revendications», s'alignant implicitement sur les slogans de la coordination locale des étudiants de Béjaïa avec ces propos qui n'ont de valeur que des clins d'oeil à l'endroit de la masse estudiantine. L'intervenant était visiblement informé de la force de mobilisation des étudiants de l'université de Béjaïa, qui n'ont marqué leur présence que par quelques membres. Dans la foulée, le porte parole du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc), a dénoncé la répression qui s'est soldée par l'annulation du rassemblement prévu à Aïn Beida (Oum Bouaghi), le 25 mai dernier «Nous avons été victimes d'agression, une attaque oeuvre d'un groupe de baltaguia qui ont agi sous les ordres des autorités locales», estimant que Béjaïa est le point de départ pour «un grand mouvement social national». La manifestation s'est dispersée dans le calme peu avant-midi.