Le directeur du quotidien Le Matin : M. Mohamed Benchicou, auteur du livre-pamphlet : Bouteflika, l'imposture algérienne, était hier, à Tizi Ouzou. Accompagné de sa famille et du caricaturiste Ali Dilem, M.Benchicou a commencé par la ville d'Azazga. Installé au niveau de la permanence locale des archs, sise dans l'ex-église de la ville, en collaboration avec les archs dits dialoguistes, le directeur du Matin a procédé à une vente-dédicace de son ouvrage. La foule était nombreuse, on a eu droit à quelques bousculades, tout le monde voulant lire le brûlot de Benchicou. Mais l'auteur n'ayant ramené que 400 exemplaires du livre, c'est à qui verrait celui qui a osé dire ses vérités à propos de Bouteflika. Dans l'après-midi, le directeur du Matin procède à la même opération à Tizi Ouzou-ville, au niveau du bureau régional du journal. Benchicou n'avait sur lui qu'une centaine d'exemplaires. Les gens, nombreux à vouloir se procurer l'ouvrage étaient venus en masse. C'est à celui qui pouvait avoir la chance de s'approprier l'ouvrage et surtout de se le faire dédicacer par Benchicou. Réellement attendu par beaucoup, le livre Bouteflika l'imposture algérienne s'est vendu, hier, en un laps de temps record. L'ouvrage, aidé par une publicité sans précédent en Algérie et au corps défendant de l'auteur, une publicité «savamment menée» par le ministre de l'Intérieur, recèle des parties croustillantes sur la vie et le parcours de Bouteflika. Des voix se sont élevées, ici et là pour «apporter des correctifs» aux assertions de l'ouvrage. Mais il faut dire que les sources et non des moindres de Benchicou sont montées au créneau pour maintenir leurs affirmations. L'ouvrage qui a soulevé un tollé dans les milieux proches du pouvoir et particulièrement de la présidence, est l'un des premiers à avoir osé dire des «vérités» sur les hommes qui nous gouvernent. Ailleurs, ce genre de brûlot n'est pas rare. Mais n'oublions pas où nous sommes. Ici, dans notre belle Algérie, on «adore» ceux qui applaudissent et on «invite» ailleurs les contradicteurs. Benchicou a ainsi fait oeuvre de pionnier en publiant en Algérie, un livre sur un puissant. Des ouvrages sont certes publiés ailleurs depuis longtemps, mais c'est ici, en Algérie, que le combat sur la liberté de dire se doit d'être mené.