La classe politique s'anime ces jours-ci à Béjaïa. Entre les formations politiques qui continuent à vivre au rythme des tiraillements internes et ceux qui préparent leurs échéances organiques, le débat sur la prochaine élection présidentielle et la révision constitutionnelle semble être l'élément le plus motivant, même si pour certaines formations, la nécessité de dépasser les clivages internes reste la première priorité. Sachant que ce souci est propre à la majorité des partis politiques, l'heure est au dépassement de toutes le divergences internes. Le Front de libération nationale (FLN) qui s'en est sorti lors des dernières élections locales avec les commandes de l'une des communes les plus riches d'Algérie, reste suspendu aux nouvelles provenant d'Alger concernant l'élection du nouveau secrétaire général du parti. Cela n'empêche pas les deux clans de se prononcer, notamment sur des questions d'ordre national. Alors que l'aile de Aziz Semachi, donc l'actuelle mouhafadha, continue à faire valoir son soutien au secrétaire général sortant, en l'occurrence Abdelaziz Belkhadem, les redresseurs sont sortis récemment de leur réserve, non pas pour s'en prendre aux adversaires internes mais pour se féliciter de l'état de santé du président de la République. Dans tout ce brouhaha interne, les questions locales sont laissées aux oubliettes. Le RND s'est inscrit dans la commission nationale de la préparation du congrès. Ce parti, qui n'a pas échappé à la crise, semble renouer avec l'union eu égard au déroulement de cette rencontre. Les militants ont choisi M. Bouchoucha Kamal, Amarouche Nabil et Mme Kacher Zahia, tous trois membres du conseil national pour représenter la wilaya de Béjaïa à la commission nationale de préparation du 4e congrès. Le Front des forces socialistes, aux commandes de l'APW, commence à étaler sa crise en public. Lors de la dernière rencontre initiée par le P/APW sur le projet pétrochimique, le député Khaled Tazagharth, actuel fédéral de Béjaïa, s'en est pris publiquement à l'initiative du P/APW manquant à peine de le classer à la solde du pouvoir. Une simple séquence de la vie interne au parti, mais qui en dit long sur la guéguerre que se livrent le clan Chabati et celui de Tazagharth. Au sein du plus vieux parti d'opposition, on s'affaire beaucoup plus au soutien de tous les mouvements sociaux comme le témoigne la présence de ses cadres aux manifestations des étudiants et du comité des chômeurs. Même état d'esprit chez le PST. Tout en accompagnant les mouvements contestataires, le parti de Sadek Akror prépare activement son université d'été dont ni la date ni le lieu ne sont encore arrêtés. Au RCD, on fait mine d'ignorer la dissidence née au lendemain de son dernier congrès. Le parti de Mohsen Belabès continue à se consacrer à la formation des élus locaux, ponctuée par des débats autour du projet de révision de la Constitution en vue de la tenue d'une convention nationale, prochainement à Alger. Les islamistes qui nous ont habitués aux timides sorties à l'occasion des échéances électorales, sont carrément absents, exception faite de leurs activités en sourdine dans les mosquées.