La nouvelle gare La fermeture de l'ancienne gare est à l'origine d'une grève et de la fermeture de la RN12. Ça grogne du côté de la gare routière de Tizi Ouzou. Une grève générale paralyse le secteur depuis deux jours. Le mouvement concerne un grand nombre de communes, essentiellement celles du versant nord de la wilaya. Cette colère des propriétaires de véhicules qui s'exacerbe risque de provoquer une autre chez les voyageurs qui sont dramatiquement pénalisés. Les propriétaires des véhicules ont décidé de débrayer suite à la décision de la direction du transport de délocaliser les neuf lignes desservant les communes du versant nord initialement hébergées au sein de l'ancienne gare routière. Le siège de l'ex-Edimco de Talla Allam a été choisi, sans raison apparente d'ailleurs, pour devenir la nouvelle station. Il se trouve à quelques centaines de mètres de l'ancienne gare. Les transporteurs des voyageurs de Draâ Ben Khedda, Tademaït, Sidi Naâmane, Tigzirt, Attouche, Makouda et Iflissen ont entamé leur mouvement de grève aux environs de 9 heures du matin, avant-hier, et ont procédé parallèlement à la fermeture de la RN12, provoquant un embouteillage monstre sur plusieurs kilomètres dans les deux sens. La colère a atteint son paroxysme, lorsqu'à proximité de cette nouvelle station, les services du transport ont décidé d'installer un ralentisseur sur la route à grande vitesse qui est l'unique voie d'entrée à la ville des Genêts par l'est. Sur les lieux de la nouvelle gare de Talla Allam, une image désolante s'offre aux curieux. Les voyageurs qui attendaient le bus pour rejoindre la ville étaient nombreux sous un soleil de plomb. Le tarif de la navette vers Draâ Ben Khedda se verra augmenter de 10 DA. Le malheureux voyageur devra désormais débourser 35 dinars pour rejoindre la ville. En plus de la canicule, la tension semblait monter d'un cran. Certains, accablés et découragés, ont décidé de joindre le centre-ville à pied. D'autres ont pris leur mal en patience. Une chose est certaine, la détresse se lisait sur tous les visages. Les gens ne semblaient pas comprendre le sens ni les objectifs attendus de ces décisions de la direction du transport. Par ailleurs, il est à signaler que ce mouvement de colère qui traverse le secteur des transports n'est pas nouveau. L'ire couve depuis plusieurs années. Il semblerait, avec le recul, qu'un divorce a été contracté entre les populations et la direction de ce secteur, pourtant névralgique. Une série de décisions mal accueillies a marqué les deux précédentes années. D'abord, la gymnastique induite pour rallier les nouvelles gares nécessitant le transport sur plusieurs escales pour se déplacer dans la ville de Tizi Ouzou a engendré des répercutions néfastes. Puis, ce sont les tarifs qui ont augmenté de façon invraisemblable. Un cocktail de décisions incomprises et inexpliquées, mélangé à des augmentations de tarifs injustifiées qui risquent de faire durer la grogne si ce n'est pas la faire déborder.