Sur injonction de la wilaya, les commerçants des grandes artères sont sommés d'embellir les devantures de leurs magasins afin de les rendre plus gais et plus accueillants. La déclaration du président de l'Assemblée populaire communale d'Alger-Centre, après l'accident qui avait causé, récemment, la mort d'un citoyen à la rue Didouche-Mourad n'a, apparemment pas plu à tout le monde. Dans un point de presse qu'il a animé hier au siège de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens, le coordinateur du bureau exécutif de la wilaya d'Alger, Sid Ali Boukerrouche a déclaré que le P/APC se trompe de cible en voulant endosser la responsabilité aux commerçants. «C'est facile d'accuser les commerçants alors que les élus n'ont rien fait pour éviter ce genre d'accident», a-t'il confié. Selon lui, «l'opération de réfection des devantures des magasins des rues commerçantes, initiée par la wilaya d'Alger, dans le cadre du programme d'embellissement de la capitale, devrait être confiée, en principe, à des entreprises spécialisées et non pas confiée aux seuls commerçants». S'interrogeant sur les missions des Opgi et des wilayas, le conférencier s'est dit très inquiet devant l'état de délabrement dans lequel se trouvent présentement de nombreux édifices, particulièrement les balcons qui, faute de soins, risquent de s'effondrer à tout moment et d'écraser les passants. «Les balcons constituent un véritable danger public. Beaucoup sont en mauvais état et risquent de s'affaisser, à tout moment, sur les passants», a-t-il affirmé. La consolidation des bâtisses et le ravalement des façades afin d'éviter que d'autres drames se produisent, sont devenus des tâches urgentes de l'heure. Car ça ne servirait à rien de construire des millions de logements pendant que d'autres sont laissés sans soin et provoquent régulièrement des accidents endeuillant de nombreuses familles. Bien que partageant le souci des hauts responsables qui veulent, à travers l'opération de réfection des devantures des magasins longeant les grandes artères commerciales, redorer le blason de la capitale, le représentant de l'Ugcaa s'insurge, cependant, contre les intimidations et le chantage dont sont victimes les commerçants. «Depuis que l'opération a été lancée le mois de novembre 2012, les commerçants ne connaissent plus le sommeil. Beaucoup ont dû emprunter de l'argent pour se mettre en conformité avec les instructions données par le wali. Ceux qui tardent, soit parce qu'ils n'ont pas les moyens pour entamer les travaux, soit parce qu'ils ne sont pas parvenus encore à réunir la somme nécessaire, sont menacés de fermeture», a-t-il révélé. A l'en croire, des commerçant ont déboursé jusqu'à 50 millions de centimes pour embellir la devanture de leur magasin. Lors de la réunion qu'ils ont tenue jeudi dernier avec le président de l'APC d' Alger-Centre, des commerçants ont saisi l'occasion pour aborder tous ces problèmes ainsi que les sempiternels travaux qui ont défiguré, à la longue, la rue Larbi Ben M'hidi. «Les commerçants en ont assez de tous ces travaux qui ont enlaidi l'artère. C'est pourquoi, ils ont demandé au maire d'instruire les sociétés afin qu'elles accordent leurs violons à l'avenir et n'éventrent plus les trottoirs pour procéder à des travaux comme elles avaient l'habitude de le faire», a-t-il fait savoir. Lors de cette conférence, il a été aussi abordé la question de la sécurité et de la fermeture de la plupart des magasins avant 20h. «La wilaya planche actuellement sur le sujet et s'apprête à prendre une série de mesures encourageant les commerçants à ouvrir jusqu'à 22h ou 23h par exemple pour donner à Alger le visage d'une vraie capitale», a-t-il dit pour conclure. Avec l'apport du métro et le renforcement du transport public et privé en surface, les Algérois ne rencontreront aucune difficulté pour circuler la nuit et se pavaner dans Alger et ses artères commerçantes à la recherche d'une terrasse pour siroter tranquillement une boisson fraîche ou un café, ou d'un magasin de prêt-à-porter pour découvrir les nouveaux produits mis sur le marché...