La tenue d'une conférence internationale de paix sur la Syrie «Genève 2» ne doit pas signifier la «capitulation» du régime de Damas, a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Nous sommes catégoriquement contre (...) les affirmations selon lesquelles la conférence doit être une sorte d'acte de capitulation publique de la délégation gouvernementale, suivi de la passation des pouvoirs en Syrie à l'opposition», a déclaré M.Lavrov, dans un entretien accordé à l'agence de presse koweïtienne Kuna, et dont le texte a été publié par le ministère. «Il est extrêmement important que les parties extérieures au conflit créent un climat favorable pour préparer cette conférence», a souligné le ministre russe. Il a mis en garde contre la «substitution» et l' «interprétation libre» des idées exprimées dans le communiqué adopté à l'issue de la première conférence de Genève de juin 2012, qui prévoit notamment la formation d'un gouvernement de transition par le régime syrien et l'opposition. La Russie et les Etats-Unis cherchent à organiser une conférence de paix internationale baptisée «Genève 2», qui réunirait des représentants du régime syrien et de l'opposition, pour tenter de trouver une issue au conflit. Cette conférence était initialement programmée pour le mois de juin. Mais faute d'accord sur la liste des participants, elle ne se tiendra pas avant juillet. Une nouvelle réunion préparatoire doit avoir lieu le 25 juin prochain. Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré avoir convenu de maintenir les efforts en ce sens avec son homologue américain Barack Obama, à l'issue d'un entretien lundi en marge du sommet du G8 en Irlande du Nord. L'accord de Genève sur la Syrie, scellé lors d'une première conférence il y a un an et jamais appliqué, dessine les contours d'un règlement politique, mais sans se prononcer sur le sort du président syrien Bachar al-Assad, dont le départ préalable est exigé par l'opposition. De son côté, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a affirmé, à quelques heures de la conclusion du sommet du G8 en Ulster que les «chances d'organiser prochainement une conférence de paix sur la Syrie augmentent». «Il semble que nous puissions dire à la fin de ce sommet que des progrès ont été réalisés en vue de la convocation d'une conférence internationale sur la Syrie», a-t-il ajouté, précisant que les dirigeants des pays les plus riches du monde, réunis à Lough Erne, étaient en passe d'adopter une déclaration commune sur la Syrie. M.Riabkov a également renouvelé les mises en garde russes à ses partenaires du G8 sur la fourniture d'armes aux rebelles syriens. «Nous appelons nos partenaires aux Etats-Unis et au sein de l'Union européenne à peser soigneusement les répercussions possibles», a-t-il déclaré, soulignant que l'avenir de la Syrie «appartenait aux Syriens».