L'Occident a souvent cédé au chantage terroriste L'Algérie a été à l'origine de la criminalisation du payement de la rançon et a toujours refusé de céder aux terroristes. Réunis à Lough Erne en Irlande du Nord depuis deux jours, les pays du G8 se sont prononcés sur le principe du non-paiement de rançon, s'engageant de pied ferme à ne plus céder au chantage des réseaux terroristes. Le principe initié par l'Algérie qui dénonçait le versement des rançons, notamment à la suite de la prise en otage des 32 touristes européens par Abderezzak El Para et dont l'Allemagne a été le premier pays à avoir cédé au diktat des terroristes, a été adopté par l'ONU, pour criminaliser la rétribution d'une rançon aux criminels. La démarche a été approuvée par de nombreux pays, mais seules quelques-uns l'ont appliquée. C'est dire que dans un communiqué final, les pays du G8 ont finalement décidé, à l'unanimité, de s'engager avec plus de rigueur «à refuser de verser des rançons en cas d'enlèvements de leurs ressortissants par des terroristes», appelant les entreprises à suivre ce principe. «Nous rejetons sans équivoque le paiement de rançon aux terroristes et nous appelons les pays et les entreprises du monde à suivre ce principe». Du même communiqué, il ressort l'engagement des pays du G8 à mettre chacun son expérience à la disposition de l'autre pour un partage mutuel dans l'évaluation des situations relatives aux prises d'otages, mais également une entraide entre eux dans la résolution d'une prise d'otages. Les pays du G8, composé des Etats-Unis, Japon, Allemagne, Canada, Royaume-Uni, France, Italie et Russie, estiment par cette décision, couper définitivement l'une des principales sources de financement des organisations terroristes et faire ainsi, d'une pierre deux coups, pour démotiver ces mêmes groupes à opérer des kidnappings. A ce propos, le communiqué souligne que «le paiement de rançon aux groupes terroristes est une de leurs sources de revenus leur permettant de recruter, de renforcer leur capacité opérationnelle, et de mener des attaques terroristes». Comme exemple, le communiqué du G8 ne manquera pas de revenir sur l'attaque du site gazier de Tiguentourine à In Amenas et la prise en otage de plus de 600 personnes. L'Algérie qui était à l'origine de la criminalisation du paiement de la rançon refusant même d'engager des négociations avec les ravisseurs a, après quelques heures, donné l'assaut qui s'est soldé par la neutralisation de tous les terroristes. Le message de l'Algérie était clair à l'égard des réseaux terroristes, encourageant d'autres pays à suivre la même politique dans le traitement de ce genre de situation. Les pays du G8 adressent aujourd'hui le même message aux preneurs d'otages. On rappellera un montant de rançons qui ont enrichi Al Qaîda au Maghreb, faisant état de pas moins de 70 millions de dollars. Il est important de souligner que l'Italie et la France ont été les pays les moins fermes quant au versement de rançon. Néanmoins, les deux pays semblent enfin se ranger du bon côté. Cependant, pas en ce qui concerne la crise en Syrie, qui fait face à un terrorisme des plus violents. A l'exception de la Russie qui a pris part à la réunion du G8, tous financent, arment et encouragent les terroristes en Syrie. Ce phénomène est combattu à outrance sur leurs territoires, dans les pays d'intérêt commun, mais nourri en Syrie. Cette question a été pertinemment explicitée par le président Russe, Vladimir Poutine, quand il affirme: «Vous voulez armer des affamés de sang et mangeurs d'organes.» Sachant que Djabhat Al Nousra, l'une des organisations terroristes d'Al Qaîda, les plus armées et financées, qui agit en Syrie, a été inscrite sur la liste noire des organisations terroristes dans le monde, non seulement par les USA, mais aussi par l'ONU. A qui profite ce pourrissement? La réponse n'a pas besoin de réflexion, la protection d'un Etat qu'on appelle Israël est indispensable pour ces pays qui appliquent sans réserve une politique hypocrite du deux poids, deux mesures. Pis encore, c'est une revendication au nom de la démocratie qui n'a, a priori, pas le même sens quand il s'agit de leur sécurité. C'est cette même hypocrisie qui a été opposée au peuple libyen. Les mêmes personnes qui ont combattu le défunt El Gueddafi aux côtés des Occidentaux, sont aujourd'hui les ennemis jurés de ces mêmes pays au Sahel. Le même scénario est reproduit en Syrie, sauf que dans ce pays, les donnes ont changé. On fait face à une institution militaire aguerrie, consciente de l'enjeu israélo-occidental. L'ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger «On a toujours défendu cette position avec l'Algérie» Suite à la décision prise par les pays du G8 condamnant le payement des rançons aux terroristes, l'ambassadeur de Grande-Bretagne en Algérie, Martyn Roper, a immédiatement réagi à cette décision en déclarant: «L'Algérie et le Royaume-Uni ont travaillé étroitement de manière bilatérale et multilatérale pour soutenir le non-paiement des rançons dans les situations d'enlèvement. L'Algérie et le Royaume-Uni ont depuis longtemps considéré qu'il est contre-productif de payer les rançons dans le cas d'enlèvement par des terroristes. Les paiements de rançon peuvent entraîner l'augmentation de la menace globale du terrorisme. Je suis ravi que le G8, dont le Royaume-Uni est le président cette année, a pris cet engagement important pour combattre le terrorisme en coupant une de leurs principales sources de financement.»