La colère des avocats de la défense contre le juge d'instruction de la 4e chambre était à son summum. Voilà un individu entrant dans la zone sous-douane de Chéraga sans badge SVP et qui fait sortir cinq conteneurs dont on ignore le contenu et ce, avec la bénédiction du chef de ce dépôt. Une fois pris, il s'est avéré que ces conteneurs n'ont pas quitté le dépôt avec le propriétaire du registre du commerce. «On a utilisé son cachet et fait le reste» confie une source sûre. Depuis, les gendarmes chargés des recherches, ont entrepris un «assaut» avant de ramasser une dizaine d'inculpés dans un premier temps. Puis le reste fut «cueilli» un à un. De prime abord, cette affaire est sous la responsabilité des douaniers et une responsabilité directe qui s'ajoute à une autre indirecte. La colère va monter crescendo durant l'instruction. Une instruction décriée, aussi bien par les suspects puis inculpés que par les avocats agacés par un comportement à proscrire selon eux. Maître Réda Bekkat venu en catastrophe au moment où la présidente de la section correctionnelle du mardi peaufinait le renvoi demandé, s'était avancé vers le pupitre où trônait la juge blonde au rictus indescriptible pour annoncer sa constitution dans ce dossier «technique». Maître Assia Hadj-Moussa pour Draïdi Mohamed tout comme Maître Nabil Ouali et Maître Samir Sidi Saïd estime que ce «renvoi était nécessaire car des confrères étaient absents et donc c'est injuste que des inculpés soient privés de défense». L'avocate de Hussein Dey lâche un sourire qui en dit long, ce qui attend le parquet de Chéraga qui a été inefficace devant l'incompréhensible comportement du juge d'instruction. Même Maître Nabil Ouali, fraîchement constitué pour Draïdi, cachait mal son désappointement. Réputé comme étant un avocat réservé, il parlait des yeux. Ses prunelles faisaient l'essuie-glaces...histoire de dire: «Non,M.je n'ai rien à déclarer!» comme devant les douaniers. Maître Samir Sidi Saïd ne tenait pas en place mardi dans la salle des «pas perdus» du tribunal de Chéraga (cour d'Alger) car il venait d'apprendre que le procès dit des «cinq conteneurs sortis de la zone sous-douane de Chéraga», un dossier très technique car la quinzaine de défenseurs constitués par les inculpés dont Mohamed Draïdi, employé salarié au sein de la société d'entreposage de conteneurs sous le contrôle et la responsabilité des douaniers, estiment que cette affaire ne devait pas atterrir devant le pénal en ce qui concerne les inculpés, étant donné que ce dossier incombe à la responsabilité des Douanes et non des individualités. Ces même défenseurs dont Maître Sidi Saïd, Maître Nabil Ouali, Maître Fatiha Aït, Maître Rachid Bouchachi ne veulent pas d'un simulacre de procès et cautionner les dérives flagrantes et graves dont le contenu de l'ordonnance de renvoi du magistrat instructeur où il ne s'agit nullement d'un argumentaire fondé sur le droit et sur des bases solides, mais plutôt d'un acharnement qui n'a rien à voir avec l'éthique d'un juge d'instruction tel dont rêvent les millions de citoyens. Beaucoup d'avocats ont tenu à dénoncer les agissements, l'agressivité et les violations flagrantes commises par ce juge d'instruction loin d'être un «cavalier» dont on ne saura jamais deviner le pourquoi de cette «tactique». Devant le silence du ministère de la Justice et celui du parquet de Blida qui a un droit de regard et un devoir de contrôle pour ce qui concerne le président de cour, les avocats, dans leur majorité, vont déployer tous les moyens légaux prévus par la loi en vue de mettre un terme au comportement de ce juge, lequel devrait prendre exemple sur son aîné, le doyen des juges d'instruction en l'occurrence, le valeureux Kadri qui jouit d'une estime inégalable et incontestable de la part d'une immense masse d'avocats d'Alger et de Blida ainsi que les justiciables quel que soit son statut et son sens aigu de sa communication sans évoquer ses compétences avérées et estimées. Pour revenir au dossier des Douanes qui a été renvoyé à l'audience du 2 juillet 2013, les conseils ont décidé d'étaler toutes les dérives relevées au cours de l'instruction et ce, en audience publique et dénoncer la «dictature judiciaire» de ce juge d'instruction, celui de la 4e chambre. En attendant le tsunami des robes noires, la tutelle dont son premier responsable, Hadj Mohamed Chorfi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, doit se pencher sérieusement au-dessus de cette chambre décriée à Chéraga en vue de confirmer la colère des avocats décidés à ne pas se laisser faire et pour imposer un véritable Etat de droit et une justice équitable pour tous et non une justice privée. Reste maintenant la gestion de ce dossier par la juge du premier étage, celle du mardi car il lui arrive d'être dans son jour surtout en l'absence d'instructions chutées de nulle part. Les inculpations commencent par l'usurpation de fonction, le faux et usage de faux sur documents commerciaux. Deux graves délits qu'il faudra décortiquer sereinement à l'audience. Et de l'avis de la majorité des avocats qui considèrent que la magistrate de la correctionnelle qui doit décider du sort de ces pauvres inculpés, doit être à la hauteur et rendre un verdict équitable et faire oublier les «bévues» du juge d'instruction. A défaut, la cour des libertés et des décisions équitables qui est celle de Blida, prendra le relais en appel quel que soit le jugement rendu saura rendre cette justice aux innocents inculpés. Rendez-vous début juillet...