La bataille audiovisuelle entre les nouvelles chaînes de télévisions privées et la Télévision nationale pour le contrôle du Ramadhan TV 2013 a commencé entre la dernière-née Atlas TV et l'Eptv. Mercredi dernier, les responsables de la chaîne privée étaient heureux d'annoncer, en grande pompe, dans un grand hôtel algérois, l'acquisition de la plus grosse production arabe de l'année, le feuilleton Khaybar. Atlas TV qui avait investi des milliards pour acquérir des productions nationales et des feuilletons syriens, était heureuse d'annoncer qu'elle avait l'exclusivité du plus grand feuilleton arabe de l'année 2013. Or, entre-temps, la direction de la programmation de l'Eptv (la télévision publique) avait acheté les droits de diffusion de ce feuilleton auprès des vendeurs libanais et jordaniens au MIPTV de Cannes. Les vendeurs de cette grosse production arabe, fidèles clients de la télévision publique ont accepté les conditions de contrat de l'Ex-Unique, car la télévision algérienne a acquis la réputation dans le Monde arabe, d'être un bon payeur et surtout un client crédible à long terme. Mais, dans ce genre de marché, les revendeurs du Moyen-Orient essayent de rentabiliser au maximum leurs productions et de vendre à plusieurs télévisions dans la région Mena. Et à ce jeu, l'Eptv, ex-Entv possède une longueur d'avance, puisqu'elle a su négocier son contrat et l'investissement sera ensuite rentabilisé puisqu'un opérateur télécom public a déjà réglé la facture du contrat. Comme Nessma TV, l'année dernière avec le feuilleton Omar, Atlas TV a négocié un contrat d'exclusivité d'un feuilleton pour la région de l'Algérie, qui n'en est pas un. Atlas TV déboursera des milliers d'euros pour un feuilleton qui sera de toute manière diffusé et multidiffusé sur les quatre déclinaisons de l'Eptv: A3, la terrestre, Canal Algérie et surtout la chaîne coranique TV 5. C'est ce qu'on appelle se faire doubler. Dans un monde audiovisuel satellitaire très open, la concurrence est de bonne guerre. Celui qui a le chéquier choisit la musique de la cérémonie. Car le choix du feuilleton Khaybar n'est pas fortuit. L'Eptv qui a zappé les feuilletons religieux iraniens qui mettaient en valeur les gens du Livre Saint et qui avait fait le pont sur le feuilleton Hassan oua El Hussein, a opté finalement depuis deux ans pour des choix audiovisuels religieux stratégiques en accord avec les affaires religieuses. Ainsi, le feuilleton Omar a failli ne pas être acheté par la Télévision algérienne, si le ministère des Affaires religieuses ne s'était pas adapté à la réalité politique religieuse. Aujourd'hui, la télévision publique ne s'offusque pas de choisir des films ou feuilletons qui ne sont pas inscrits dans son cahier des charges. Car le feuilleton Khaybar est avant tout un film politique arabe, qui montre, à travers l'histoire de l'Islam, comment les juifs qui étaient très bien installés à Médine, ont été chassés de la péninsule arabique. Le feuilleton Khaybar qui est financé par les Qataris, réalisé par un Jordanien Mohamed Aziza, et qui a été tourné en Jordanie et surtout en Egypte où les décors de la ville de Yathreb (Médine) ont été entièrement reconstitués. Le tournage s'est terminé cette semaine et a mis en vedette une quarantaine de grands comédiens arabes à l'image du Syrien Aymen Zidane, le Libanais Pierre Dagher, le Jordanien Mohamed Kabanni et l'Egyptien Ahmed Maher. Le feuilleton a été déjà vendu à une dizaine de télés arabes et musulmanes et se veut déjà une réponse des musulmans aux juifs suite au film caricaturant le Prophète (Qsssl). [email protected]