«les Français luttent contre les répercussions de la crise libyenne sur le Mali, mais soutiennent les combattants provenant de la Libye en Syrie, et là il est très difficile de trouver une logique», affirme Lavrov La lutte antiterroriste, le respect des droits de l'homme au Sahara occidental, la crise syrienne et la coopération économique ont été hier, au centre des discussions entre le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci et son homologue Russe Sergei Lavrov. Lors d'un point de presse conjoint, les deux chefs de la diplomatie ont fait montre de convergence par rapport à ces questions capitales. Au yeux de M.Lavrov, une lutte efficace contre le terrorisme nécessite la contribution de l'ensemble de la communauté internationale. «La communauté internationale ne peut pas rester en dehors de la mission et de la responsabilité de chaque Etat de lutter contre le terrorisme, sous toutes ses formes», a indiqué le chef de la diplomatie russe. «Je suis d'accord avec M.Medelci, sur le fait qu'il ne faut pas lutter contre les symptômes mais contre les racines du problème, lesquelles sont liées à des situations économiques et sociales...» poursuit Lavrov. Concernant la situation en Libye, il souligne que «le gouvernement central libyen, auquel l'Algérie et la Russie aimeraient apporter tout leur soutien, éprouve pour le moment des difficultés y compris dans la solution des problèmes liés au désarmement des combattants, voire des prétendues milices armées, qui comptent au sein de leurs rangs un grand nombre d'extrémistes». Plus précis Lavrov ajoute: «A partir de la Libye, il y a une infiltration de guerriers et d'armes dans les pays voisins et comme je l'ai dit à plusieurs reprises, et j'ai été le seul à l'évoquer, qu'au Mali les partenaires français que nous soutenons luttent pour contenir la menace terroriste, mais ils font face aux mêmes personnes que la France avait armées et soutenues en Libye». Selon lui, ces extrémistes «ont franchi les frontières d'autre pays, dont la Syrie», ajoutant que «les Français luttent contre les répercussions de la crise libyenne sur le Mali, mais soutiennent les combattants provenant de la Libye en Syrie, et là il est très difficile de trouver une logique». Selon Lavrov la solution à la question du Sahara occidental «doit être réalisée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU». Tout en soulignant que l'Algérie était un partenaire «clé et traditionnel» avec qui la Russie envisage de renforcer sa coopération, Lavrov a toutefois estimé que «les voies de développement du partenariat algéro-russe reposent sur le renforcement de la coopération économique et commerciale entre les deux pays», rappelant que des entreprises russes d'hydrocarbures comme Gazprom activaient sur le marché algérien et participaient à des projets importants. M.Pavrov a, dans ce sens, indiqué que la Russie envisageait de renforcer sa présence sur le marché algérien en prenant part aux projets de réalisation de logements et d'infrastructures de base dans le pays. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé que la coopération algéro-russe connaît une évolution dans les divers secteurs retenus par les deux pays comme «stratégiques» pour leur partenariat. Concernant la question syrienne, le ministre a affirmé que les deux parties soutiennent «les initiatives prises avec les Américains pour pousser dans la bonne direction le processus de dialogue inclusif à travers la tenue d'une conférence à Genève».