Le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi a violemment critiqué les dirigeants saoudiens qu'il a accusés d'être à l'origine des violences en Syrie, dans des déclarations publiées mercredi par la presse. «La violence en Syrie provient des armes saoudiennes, de l'argent saoudien et de terroristes liés à l'Arabie saoudite», a affirmé M.Zohbi ajoutant que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal a les mains «tachées de sang syrien». Mardi, le prince Saoud avait affirmé que son pays ne resterait plus «les bras croisés» face au conflit syrien et qu'il aiderait les opposants au régime à se défendre, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue américain, John Kerry, à Jeddah dans l'ouest de l'Arabie saoudite. «Nous ne pouvons que considérer la Syrie comme une terre occupée, ce qui nécessite une réaction internationale rapide et ferme», a dit le ministre saoudien. «Le Hezbollah, les Gardiens de la révolution iranienne et l'appui illimité de la Russie en armes, tout cela contribue à massacrer les Syriens», a-t-il encore dit, accusant le régime de Damas «d'exterminer le peuple syrien». «La diplomatie saoudienne est chancelante (..) et elle n'a pas de place dans une solution politique en Syrie», a réagi le ministre syrien de l'Information, ajoutant que les propos du chef de la diplomatie saoudienne ne sont que «rêves» et «illusions». Le journal du parti au pouvoir al-Baas a qualifié à son tour de «fou» le dirigeant saoudien. «Les propos de Saoud hier à Riyadh (..) montrent que non seulement il est devenu gâteux et déconnecté de la réalité, mais aussi que le régime wahhabite est en train de s'effondrer». Selon un rapport intitulé «Convoy of martyrs in the Levant» effectué par le groupe de réflexion américain Flashpoint Partners et portant sur 280 volontaires étrangers tués en combattant en Syrie, le contingent saoudien est le plus important après les libyens. Jadis excellentes, les relations entre les deux pays se sont dégradées depuis le début de la révolte contre Bachar al-Assad en mars 2011. La majorité des rebelles sont sunnites comme le royaume wahhabite alors que la Syrie est dirigée par les alaouites, une émanation du chiisme, l'autre branche de l'islam.