Critiqué par les travailleurs qui ne comprennent pas pourquoi le Snmg englobe le salaire de base, les primes et les indemnités quelle que soit leur nature, l'article 87 bis sera-t-il amendé comme promis? Dans de très nombreux pays, les smicards perçoivent un salaire qui n'englobe pas les primes, contrairement en Algérie où le Salaire national minimum garanti comprend le salaire de base, bien sûr, mais aussi les primes et les indemnités quelle que soit leur nature. Pour des millions de travailleurs, l'article 87 bis, car c'est de lui qu'il s'agit, est un article de loi scélérat qui a mis, à la longue, tout le monde dans la gêne. Particulièrement la Centrale syndicale qui avait promis de peser de tout son poids pour le supprimer définitivement. Son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd avait même fait part de l'abrogation de l'article en question, à l'occasion d'un rassemblement du Parti des travailleurs en 2012. Il avait précisé, cependant, que la phase technique de l'opération nécessitait un peu plus de temps et surtout beaucoup d'argent. Les travailleurs qui avaient reporté tous leurs espoirs sur la réunion de la tripartite, furent très déçus, en apprenant que l'article 87 bis de la loi 90-11 d'avril 1990, était maintenu et que les augmentations substantielles annoncées par l'Ugta étaient gelées, reportées et que c'est le président de la République qui allait, lui-même, s'en charger. La suite nous la connaissons. En dépit des 30% d'augmentations décidées en faveur des bas salaires, les bénéficiaires qui s'attendaient à un traitement égal au moins au Snmg, c'est-à-dire 18.000 dinars, revirent à la baisse, leurs ambitions, se contentant de 4000 ou 5000 dinars d'augmentation qui les laissent encore loin du Salaire minimum national garanti. Même avec les 11% qui leur ont été accordés au titre de l'année 2013, des centaines de milliers de retraités crient leur détresse parce que leurs pensions seraient inférieures au Snmg. Selon le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, les propositions de l'amendement de l'article 87 bis, relatif aux relations de travail, seront débattues lors de la réunion de la tripartite qui se tiendra en septembre. Intervenant en marge du congrès de la Fédération nationale des travailleurs de la sécurité sociale qui s'est ouvert, samedi, dans la wilaya de Tipasa, Tayeb Louh semblait très gêné soulignant que «l'article 87 bis ne facilite pas la tâche au gouvernement en matière d'augmentation des salaires, et crée beaucoup de problèmes». N'empêche, cet article suscite de plus en plus de controverses dans le monde du travail et son amendement est jugé salutaire pour améliorer les relations de travail et corriger les erreurs et contradictions constatées. Un énorme fossé sépare les bas salaires de ceux des cadres et hauts fonctionnaires. Certes, l'abrogation de l'article 87 bis n'est pas une panacée, mais elle permettrait à des millions de travailleurs et de retraités d'améliorer leurs revenus. Le dossier y afférent aurait été envoyé au Premier ministère. Selon certaines informations, le gouvernement serait d'accord, mais pour des raisons d'argent, il aurait reporté la décision à septembre prochain...