Surpris en flagrant délit de tricherie pendant les examens de baccalauréat, les lycéens concernés auraient été suspendus des examens du Bac pendant 10 ans. Rien ne va plus dans le secteur de l'éducation de la wilaya d'Oran. Hier,plusieurs dizaines de lycéens de l'établissement secondaire Benbadis de Plateau, appuyés par plusieurs autres venus des autres lycées environnants, sont sortis dans la rue pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié de «leur suspension arbitraire des examens de baccalauréat pendant une période de 10 années». Dans leur action, ils se sont constitués en bouclier humain devant le siège de la direction tout en obstruant tout accès menant à l'intérieur de la bâtisse. Une première dans les annales du secteur de l'éducation d'Oran, les lycéens, surpris en flagrant délit de tricherie pendant les examens de baccalauréat, notamment dans la matière de philosophie, auraient été suspendus des examens du Bac pendant 10 ans. «Nous sommes tous concernés par une telle mesure qui n'est autre que méprisante vis-à-vis des élèves qui ont travaillé durement pour obtenir le sésame leur permettant de suivre les études supérieures», a déploré une lycéenne les larmes aux yeux. Et un autre candidat de poursuivre, en accusant les professeurs ayant été chargés de les surveiller le jour des examens: «Il fallait sanctionner les surveillants qui nous ont poussés à tricher», a-t-il affirmé ajoutant que «l'administration aurait eu l'ingénieuse idée de ne pas corriger les feuilles d'examens de la philosophie seulement au lieu de nous infliger la sanction radicale qui est de nous priver des examens pendant 10 ans». Une telle information, «la suspension des lycéens tricheurs», est tombée tel un couperet sur l'ensemble des lycéens d'Oran. Elle a vite fait de se propager un peu partout dans tout le territoire de la wilaya. Les élèves concernés, eux ne sont pas restés bras croisés en se rassemblant devant l'enceinte abritant le siège de la direction. Cela est survenu pendant que plusieurs autres ont tenté leur coup de force pour accéder à l'intérieur de l'établissement alors que d'autres se sont rassemblés dans la rue en la bloquant.. La circulation automobile menant vers le siège de la wilaya d'Oran a connu une sérieuse perturbation pendant tout le long de la journée. Idem pour celle qui lie le quartier Bel Air au centre-ville via la direction de l'éducation. Un impressionnant dispositif de sécurité, composé essentiellement des éléments de la brigade anti-émeute, est sur le champ, arrivé sur les lieux. Matraques en mains, plusieurs hommes en tenue bleue ont, d'abord, quadrillé la direction avant d'inviter les élèves de se prémunir du calme. Ces derniers sont, à l'heure où nous mettons sous presse, maintenus en position. Pour s'enquérir de la situation, les journalistes ont été interdits d'accéder à l'intérieur de la bâtisse. «Ils sont en réunion, aucun responsable ne peut vous recevoir», ne cessait de répéter le portier. La même sentence a été prononcée contre les photographes de presse qui ont été sommés par la police de ne pas filmer le rassemblement.