«Ce sont 11 établissements du palier secondaire qui sont concernés par la décision», a-t-on appris de sources proches de la direction de l'éducation. La situation se corse de plus en plus à Oran. Les lycéens de plusieurs établissements de la deuxième ville du pays, notamment ceux qui ont été éliminés des examens du baccalauréat, sont plus que déterminés à poursuivre leur mouvement. Ils continuent à dénoncer ce qu'ils ne cessent de qualifier «de dépassement gravissime orchestré par l'administration dans la correction des feuilles d'examen du baccalauréat». Après s'être rassemblés lundi dernier, les mêmes lycéens sont revenus à la charge, hier, pour battre le pavé. Leur marche a débuté au niveau de la direction de l'éducation et s'est poursuivie sur les artères principales du centre-ville avant d'atterrir dans le calme aux environs de la place d'Armes en traversant la rue Larbi Ben M'hidi et le boulevard Charlemagne. Dans leur manifestation, les lycéens, filles et garçons, ont scandé des slogans hostiles, aussi bien à l'encontre de leur tutelle qu'au ministre de l'Education, invitant ce dernier à démissionner du poste qu'il occupe. A l'origine de cette sortie improvisée des lycéens d'Oran, les résultats du baccalauréat qui ont été rendus publics avant-hier et la folle information qui continue à circuler sur tout le territoire de la wilaya, à savoir que les candidats du lycée Benbadis, situé dans le quartier du Plateau, auraient été suspendus des examens du baccalauréat pour une période de 10 années. «Ce sont 11 établissements du palier secondaire qui sont concernés par la décision», a-t-on appris des sources proches de la direction de l'éducation. Une information qui continue tout de même à alimenter des débats locaux, notamment l'aspect juridique d'une telle mesure qui n'a pu être confirmée par les responsables de l'éducation qui ont affiché un niet catégorique de non-recevoir aux journalistes venus nombreux s'enquérir des suites à donner à la revendication des lycéens, axée essentiellement sur l'annulation de la mesure qui aurait été décidée. Cette dernière fait suite à la tricherie collective lors des examens, en particulier dans la matière de philosophie. Les lycéens eux, tout en se disculpant, font porter le chapeau aux professeurs ayant été chargés de les surveiller. «C'étaient eux (surveillants Ndlr) qui nous ont incités à tricher», a affirmé un jeune lycéen rencontré lors de la marche. Celle-ci a été suivie de près par un impressionnant dispositif de sécurité. Pendant que les éléments de la brigade anti-émeute ont quadrillé la direction de l'éducation, d'autres suivaient les manifestants de près sans intervenir. Le peu d'informations distillées au compte-gouttes font état de la volonté de la direction de l'éducation de prendre en charge la revendication des lycéens. La mesure a été annoncée aux parents d'élèves qui ont pu accéder hier à l'intérieur de la bâtisse abritant la direction de l'éducation. «Les lycéens concernés par l'élimination sont appelés à déposer des recours», a-t-on appris. Pour sa part, le secrétaire général du Snapest, Meziane Meriane, dans le point de presse qu'il a animé hier au lycée Zitoune a pris acte de la mesure décidée par la tutelle, c'est-à-dire la sanction collective décidée à l'encontre des candidats tricheurs. Ce dernier a expliqué qu' «une telle mesure rehausse dans ses dimensions la valorisation du baccalauréat».