Ce spectacle traduit par le geste et le mouvement les différents états auxquels peut accéder le corps...... C'est parce que la vie est plus forte que la mort que le spectacle chorégraphique «Near Life Experience» a été écrit. Créé en 2003 par Angelin Preljocaj, qui s'affirme comme l'une des personnalités les plus originales de la danse contemporaine française, cette pièce écrite pour 11 danseurs est une coproduction Théâtra nationale de Marseille, La Criée. La danse est pour cette compagnie le moyen d'exprimer des sensations. Le spectacle vise à rendre compte par le geste et le mouvement, les différents états auxquels peut accéder le corps, quand celui-ci échappe à sa raison et est en état «second». «Ces états affleurent lorsque l'on aborde des zones situées au bord de l'existence, accessibles dans les moments d'évanouissement, lors d'une transe, dans un instant d'extase ou d' e. La notion de ravissement, définissant à la fois une sensation lumineuse et le rapt de l'individu, s'y apparente aussi, le sujet s'absente, il est enlevé à lui-même, il est ravi», explique le chorégraphe Angelin Preljocaj. En effet, à l'origine, l'extase veut dire «quand l'âme sort de son corps», c'est cette vision onirique, que les danseurs tendent à exprimer. Par des gestes gracieux, amples et fluides, un rêve poétique est traduit. C'est du moins ce que les danseurs nous ont révélé lors d'une conférence de presse animée vendredi matin à la salle Ibn Khaldoun, en prévision du spectacle que la compagnie qui a 19 ans d'âge déjà, donnera ce soir à 19h. Signée Air : le duo Jean-Benoît Dunkel et Nicholas Codin qui se sont fait entendre notamment en 1998 par leur fameux tube et Kelly watch the stars, la musique du spectacle est un élément important qui suit en symbiose la danse afin d'insuffler vie à la mémoire du corps et nous faire partager la réalité de nos expériences: Near Life Experience marque une rupture par rapport aux anciennes chorégraphies qui nous dit-on «étaient extrêmement violentes». Ecrite avec précision, toutefois les danseurs reconnaissent que le chorégraphe leur a donné ici plus de liberté de mouvement pour l'interpréter. «Elle est imprégnée d'une certaine tendresse, de sensualité. C'est un voyage doux», nous fait-on savoir. Ayant à son actif plusieurs oeuvres et travaux d'échange, la compagnie a eu récemment comme projet de coopération avec l'Algérie, la prise en charge de quelques danseurs de Annaba. Son but est de les aider à se constituer en compagnie professionnelle. «Dans six mois, on espère accueillir deux de ces jeunes en stage. Notre objectif c'est qu'ils puissent participer au festival Afrique en création qui se déroulera au Cameroun et présenter leurs premières oeuvres en 2005», nous confie-t-on. Pour exprimer cette «petite mort», les danseurs seront - pour l'anecdote - et pour les âmes prudes, un peu plus habillés sur scène que sur l'affiche. A ne pas rater donc ce soir Near Life Experience à la salle Ibn Khaldoun à partir de 19h. un événement signé Arts et culture en collaboration avec le CCF d'Alger. «Le spectacle n'a rien de sexuel», tient-on enfin à souligner.