La guerre de tranchées continue Eliminés de la nouvelle composante du groupe parlementaire du vieux parti, les pro-Belkhadem ont subi une véritable purge. Rien ne va plus au parti du FLN, où les coups de force se succèdent. A moins de huit mois de l'élection présidentielle, la direction provisoire du parti fait le ménage, en évinçant des structures de l'APN tous les partisans de l'ancien secrétaire général du parti. Peu à peu, cette direction dirigée par Abderrah-mane Belayat a réussi à neutraliser le groupe de députés restés fidèles à Abdelaziz Belkhadem, déchu depuis plus de six mois. «Hormis Tahar Khaoua, député du FLN depuis 2002, tous les désormais ex-représentants du FLN à l'APN sont des arrivistes qui n'ont rien à voir avec le parti. Il ont été ramenés et désignés par Belkhadem», affirme une source proche du parti. Ce pré carré est tenu en tandem entre Belkhadem et Saâdani, ancien président de la chambre basse du Parlement. Toutefois, le parti majoritaire ne peut et ne pourra plus prendre la moindre décision politique au vu de la résistance des plus farouches, du groupe de députés menés par le président du groupe parlementaire sortant, Tahar Khaoua. L'installation du nouveau groupe parlementaire qui a été reportée, sciemment, jusqu'après le vote sur la loi portant organisation de la profession d'avocat, a été finalement opérée deux jours après la clôture de la session du printemps. En gardant la liste secrète, le coordinateur du bureau politique du FLN, Abderrahmane Belayat, a su éviter le pire à l'APN. De même, le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelika a, de son côté, pu éviter une impasse à la chambre basse du Parlement en remettant l'installation des organes de cette institution à une date ultérieure, soit après l'adoption du texte portant statut d'avocat et la clôture de la session du printemps. A la surprise générale, Hadj Mohamed Lebid a été installé officiellement dans ses fonctions avant-hier par le président de l'Assemblée populaire nationale (APN). Cette installation de discorde était initialement prévue le 4 juillet. Cependant, le président de l' APN et le coordinateur du bureau politique du FLN ont décidé de la reporter après que les députés contestataires eurent menacé de perturber la clôture de la session de printemps. Le nouveau responsable du groupe parlementaire a, de ce fait, pris possession du bureau de son prédécesseur. Selon une source proche du parti, il a été convenu que les présidents, les vice-présidents, les membres des commissions et les rapporteurs seront installés graduellement dans leurs fonctions. Un accord a été trouvé entre les deux hommes (Belayat et Ould Khelifa) pour sauver la mise lors de la clôture de la session de printemps, indique-t-on encore. Toutefois, le groupe de Khaoua n'a pas tout perdu puisqu'il ouvre droit, lui et ses compagnons, au véhicule de service, la fameuse «Passat noire» pour une période de six mois après son remplacement et ce, conformément au règlement intérieur de l'APN. Le groupe de Khaoua qui compte saisir le Conseil d'Etat, reproche au coordinateur du FLN de passer outre les dispositions de l'article 9 du règlement intérieur et celles prévues dans l'article 42 des statuts du parti. Le règlement intérieur du FLN précise, en effet, que «seul le secrétaire général est habilité à désigner le chef du groupe parlementaire», selon M.Khaoua. En cas de vacance du poste de secrétaire général, la responsabilité du parti doit être partagée entre l'aîné et le plus jeune membre du bureau politique, «chose qui n'a pas été respectée par Belayat» souligne-t-il. Ne sachant quoi faire, M.Khaoua a fait circuler une pétition pour exiger du président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, de décliner la liste de Belayat. Les nouveaux représentants du FLN au sein des organes de l'APN reprochent aux contestataires d'avoir accepté initialement le mode de désignation des députés FLN devant siéger au sein des structures de l'APN. On a commencé à dénoncer cette décision adoptée par le bureau politique après concertation, après l'affichage de la liste.