Alors que Mokri ne cache pas son ambition, c'est au tour de Djaballah d'afficher ses intentions pour la présidentielle d'avril 2014. Les partis islamistes algériens ne réussiront peut-être jamais à former une coalition électorale pour contrer le candidat du système. Le candidat qui aura en évidence le soutien des appareils du FLN, du RND ainsi que d'autres formations. A moins de 8 mois de l'échéance présidentielle d'avril 2014, les partis islamistes ne sont pas parvenus à concrétiser l'idée de présenter un seul candidat représentant toute la mouvance. Par conséquent, les islamistes iront à ce rendez-vous en rangs dispersés. L'un des dirigeants les plus en vue de ce courant, c'est Abdallah Djaballah qui affiche son ambition de s'aligner sur la ligne de départ de cette compétition. Ce dernier semble faire faux bon à ses pairs. Un revirement dans la mesure où l'idée de resserrement des rangs, initiée par M. Mokri, fut acceptée et bien accueillie par M. Djaballah. Ainsi, les tentatives de rapprochement entre les dirigeants de ces formations islamistes en prévision de cette échéance, semblent être vouées à l'échec. La stratégie de réunification, coalitions et alliances tous azimuts prônée par le nouveau président du MSP, M.Mokri, n'a pas résisté au problème de leadership. Abdallah Djaballah qui s'est pourtant montré réfractaire, il y a quelque mois, à toute participation à cette compétition, s'intéresse tout à coup à cette élection. Il a souligné dans ce contexte que si le conseil consultatif et les militants du FJD le désignaient comme candidat, il se présentera à la présidentielle. Le conseil consultatif du FJD avait indiqué, lors de sa session ordinaire, vendredi dernier, que la formation politique s'intéressait à la prochaine élection présidentielle et décidé de se réunir durant le mois de Ramadhan pour arrêter sa position à l'égard de ce rendez-vous électoral, a précisé M.Djaballah lors d'une conférence de presse. De son côté,Abdelmadjid Menasra est aller jusqu'à proposer l'alliance entre les islamistes et les autres partis dont ceux dits démocratiques en vue d'offrir une large base électorale à un candidat du «consensus» de l'opposition. Lequel, vraisemblablement sera issu de cette matrice constituée par les différents courants de cette mouvance. Le paysage politique renferme deux ou trois tendances islamistes qui s'illustrent par différentes stratégies politiques. Les partis islamistes modérés ou «centristes», virés dans l'opposition, constituent d'importants jalons du décor politique qui s'est mis en place. Engagées sur différentes alliances et coalitions, ces formations islamistes affiliées à la confrérie des Frères musulmans d'Egypte créée en 1928, ont fini par croire fortement à leurs chances en prévision de l'élection présidentielle d'avril 2014. Cependant, selon plusieurs observateurs, la réalisation de l'unité du mouvement islamiste ne serait pas pour demain en Algérie. Si les islamistes veulent concrétiser cet objectif, notent certains analystes, ils devront avant tout mettre leurs différends de côté. Par ailleurs, «il ne faut pas juger l'expérience avant de l'avoir tentée», dixit Mokri. Si l'arrivée au pouvoir des islamistes en Tunisie, au Maroc et en Egypte a donné des ailes aux islamistes algériens, la situation actuelle en Egypte les a hautement désorientés et déconcerté. Tous les partis islamistes ont dénoncés, le «coup d'Etat militaire» orchestré contre le premier président égyptien, Mohamed Morsi. Pour rappel, atterri dans l'opposition, le MSP s'est engagé dans des alliances avec les partis issus de la scission dans le mouvement du défunt cheikh Mahfoudh Nahnah. Enfin, le rendez-vous d'avril 2014, entame sa dernière ligne droite dans un floue épais, une situation qui n'offre aucune visibilité sur l'échiquier politique.