A l'approche des échéances électorales, l'activité partisane est à son comble. Les partis politiques amenés à y participer, et même ceux en attente d'agrément, multipliant les déclarations enflammées, se jettent en pâture mutuellement, faisant de ces joutes verbales par médias interposés, leur cheval de bataille. Fidèle à son discours, Louisa Hanoune du PT, ne rate aucune occasion, pour tirer à boulets rouges sur ses adversaires, les partis islamistes, en tête. Elle accuse à chacune de ses sorties, le couple FLN-RND d'avoir «sabordé les réformes du chef de l'Etat», critique violemment le FJD, le parti de Abdallah Djaballah, en attente d'agrément, et lui reproche d'être à la «solde des puissances étrangères» pour renverser le régime républicain et instaurer un Etat dirigé par les islamistes, avec preuves à l'appui, en dénonçant son soutien à la politique d'ingérence de la France et des USA. Elle reste toutefois, convaincue d'obtenir la majorité à ces élections. D'autre part, une bataille verbale, sans merci, s'engage entre le RND et le FLN, deux partis de l'alliance présidentielle, où les ambitions des deux leaders se font claires. D'autant plus que l'enjeu est double; les sièges à gagner aux législatives prochaines, d'un côté et les présidentielles 2014, d'un autre. Tous les coups sont permis de facto pour rafler la majorité des sièges au Parlement lors des législatives, la chose qui constituera, à coup sûr, une ascension pour les présidentielles 2014. Le leader du FLN, qui au passage, doit faire face à l'éclatement de son parti et au réquisitoire écrasant, dont il est l'objet depuis des mois de la part du mouvement des redresseurs, qui annonce sa participation aux législatives de mai. Du jamais vu, dans l'histoire d'une formation politique. Les Islamistes ne sont pas en reste, et comme il fallait s'y attendre, ils affutent leurs armes en préparation des élections pour en sortir les grands vainqueurs. Il faut dire aussi, que la conjoncture actuelle dans le monde arabe, les a laissés espérer obtenir le même résultat, qu'en Egypte, Tunisie et au Maroc. les réactions de la mouvance islamiste aux propos acidulés du Chef du gouvernement, contre Erdogan démontrent clairement l'espoir de celle-ci, d'obtenir le soutien des Turcs pour les prochaines législatives. Le MSP et Ennahda voient leur plan contrarié et tacle Ouyahia de s'adonner au jeu de la France. Soltani, récemment installé dans le camp de l'opposition et fort de son désir de rééditer l'exploit de ses congénères en Egypte, Tunisie et au Maroc, critique ouvertement le FLN et le RND, notamment sur la conduite des réformes, et les accusant d'être les responsables de l'échec de celles-ci. Alors que Rebai, d'Ennahda émet le souhait de voir les partis d'obédience islamiste «se fondre dans une même coalition pour remporter les élections prochaines». Djaballah, fondateur d'Ennahda, reste, quant à lui, convaincu que son parti le FJD, remportera les législatives, sans alliance, alors qu'il n'a pas encore d'agrément. Les Islamistes pensent-ils réussir là où le FIS a échoué en 1992 ? Des appels à l'union des forces se font de plus en plus évoqués, lancés par des leaders de même mouvance idéologique. Seront –ils amenés à faire des compromis pour remporter les législatives de mai prochain, ou à défaut, pour certains, de mettre un pied au prochain Parlement? L'avenir nous le dira!