Le mois sacré n'est pas une partie de plaisir notamment, en ces périodes de fortes chaleurs. Soif, ventre creux et fatigue extrême, sont entre autres les corollaires du mois de Ramadhan, surtout dans le centre ville, lieu de concentration et d'activités bourdonnantes. Chacun souffre le martyre et cherche refuge loin de tout tracas. Les jeûneurs se retournent vers les lieux de culte, où les meilleures conditions de repos, calme et fraîcheurs entre autres, y sont réunies. Ainsi, le phénomène s'est bien propagé avec une ampleur visible ces trois dernières années et qui atteint son paroxysme, en ce mois sacré. Effectivement, après les prières respectives du Dohr et Asr, les fidèles s'offrent une sieste, au frais des mosquées. A telle enseigne que les maisons de Dieu se transforment en ce mois sacré en de véritables dortoirs climatisés. C'est décevant de voir des fidèles dormir et même ronfler dans les lieux de culte. En effet, ils sont allongés tranquillement comme s'ils étaient chez eux pendant que d'autres fidèles s'adonnent au recueillement et à la dévotion. C'est dire que les mosquées de la ville ne désemplissent pas, même après le salut final de l'imam, annonçant la fin de la prière. Plusieurs d'entre eux ne quittent pas la mosquée, et profitent pour faire une petite sieste à l'abri de la chaleur de l'été. Des images sidérantes à voir, ces jeûneurs allongés à plat ventre sur le sol de la mosquée, visiblement abattus par le Ramadhan. Ces occupants sans scrupules ont transformé les lieux de culte en dortoirs occasionnels. Le constat est le même dans la quasi-totalité des mosquées de la wilaya de Annaba, où des dizaines de personnes se reposent tranquillement, profitant de l'air frais distillé par les climatiseurs et les ventilateurs plafonniers, installés dans ces lieux de culte. Ces dormeurs ont vraisemblablement oublié que dans les préceptes de l'Islam, le commun des musulmans n'ignore pas que le mois de Ramadhan est synonyme de pardon, de pitié, de générosité, mais surtout d'invocations et de retour sur soi, de prières et de bonnes actions pour entrer dans les bonnes grâces de Dieu. C'est dire, qu'à aucun moment, il n'est fait prescription que le travail est relégué pour plus tard. Ainsi, avec la bénédiction de ce mois sacré, les mosquées se transforment en lieux de culte et dortoirs pour les fidèles.