Aujourd'hui, le football en Algérie est entré de plain-pied dans l'ère du professionnalisme, sans toutefois y avoir mis en place tous les ingrédients nécessaires, notamment dans l'intérêt des joueurs. D'ailleurs, la plupart des footballeurs locaux se retrouvent souvent pris en otage par leurs clubs employeurs respectifs, par manque de rigueur ou simplement par véritable méconnaissance totale. Malgré les nouvelles dispositions prises par la fédération algérienne de football et en vigueur dans notre pays depuis 2010, c'est pratiquement toujours la même rengaine, au cours du mercato. Le marchandage des joueurs toujours en cours, a surtout pris de l'ampleur au cours de cet été, qui est aujourd'hui au passage, marqué par des tentatives de transferts presque devenues impossibles à réaliser par certains joueurs livrés souvent au bon vouloir de certains présidents de clubs. Le cas du joueur Bounedjah en est d'ailleurs aujourd'hui l'exemple édifiant, même si ce dernier a finalement réussi à quitter l'USM El Harrach. Avant l'attaquant oranais sus-cité qui vient d'opter dans la douleur pour un club tunisien, il y a aussi avant lui le cas d'un joueur de la trempe de Djabou qui aurait pu largement entamer une carrière professionnelle en Europe, et non en Tunisie. Mais par manque de vision futuriste, et surtout préventive, Abdelmoumen a finalement atterri dans un club tunisien, alors qu'un véritable manager digne de ce nom aurait pu largement fait valoir ses hautes qualités du côté du Vieux continent. A ce titre, pour l'instant, seul des joueurs locaux comme Soudani et Belkalem semblent avoir réussi à effectuer le grand saut dans le monde du football professionnel européen. Un changement radical des deux joueurs internationaux sus-cités, et qui contraste complètement avec la situation dans laquelle se retrouve aujourd'hui leur coéquipier de l'EN, en l'occurrence Ishak Slimani. Ce dernier qui a bel et bien décidé de tenter à tout prix une nouvelle carrière professionnelle, notamment du côté du FC Nantes, va devoir être accompagné en Bretagne par l'actuel président par intérim du CR Belouizdad. Or, c'est en principe un manager qui doit défendre les intérêts et surtout préparer le terrain du contrat que devra éventuellement signer prochainement Slimani avec les dirigeants Nantais. En réalité, qui est aujourd'hui le véritable interlocuteur avec lequel doit négocier le club français sus-cité? Il est clair qu'en l'absence d'un manager, beaucoup de footballeurs locaux préfèrent solliciter le plus souvent un membre direct de leur famille, et ils sont légion ceux qui font office de managers, ou tout simplement d'agents intermédiaires, désireux de défendre les intérêts de leur frère, ou bien de leur rejeton. D'ailleurs, le cas du jeune joueur Zineddine Ferhat dont le papa n'est autre qu'un illustre ancien footballeur qui a fait les beaux jours de la JSM Bordj Ménaïel et celles de la JS Kabylie, reflète fidèlement les mécanismes, et surtout les circuits que préférèrent emprunter souvent beaucoup de joueurs désireux d'embrasser une carrière professionnelle hors du pays. Bien sûr, Malik Ferhat sait pertinemment qu'il doit absolument «protéger» à tout prix la carrière de son fils Zino, d'autant plus que l'ancien maestro des Canaris et des Coquelicots, sait parfaitement que le monde du football pullule aujourd'hui de véritables «prédateurs». Mais aujourd'hui, à partir du moment où tout le monde sait que la plupart des présidents de clubs de football sont toujours à l'affût de la moindre «faille» pour tirer profit au maximum de leurs joueurs, souvent livrés à eux-mêmes, et surtout très mal conseillés, des cas comme celui de Slimani et consorts, continueront de faire du bruit, au sein d'un football encore très loin des véritables normes. Une jungle dans laquelle, les très rares managers dignes de ce nom, arrivent rarement à se faire entendre pour jouer pleinement un rôle qui continue d'être considéré comme quantité négligeable dans l'esprit de beaucoup de nos joueurs locaux.