Quelques mois seulement après l'entrée en application de cette mesure, les prix ont commencé à chuter. Même si tout le monde s'accorde à dire que les éleveurs n'ont pas honoré totalement leurs engagements en spéculant sur le prix du poulet qui a atteint 480 DA le kg sur le marché durant la première quinzaine du mois de Ramadhan, force est de reconnaître, cependant, que l'exonération des taxes sur les matières premières des aliments agricoles, décidée en 2012 par le gouvernement pour maintenir le prix du poulet autour de 250 DA le kg, a été accueillie favorablement par les citoyens. Quelques mois seulement après l'entrée en application de cette mesure, les prix ont commencé à chuter, atteignant 240 DA le kg sur le marché, contre 320, voire 350 DA auparavant. Au cours du mois de juin, à quelques semaines, avant le mois de jeûne, beaucoup de citoyens l'avaient acheté à 180 DA le kg. Selon le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, la suppression des taxes a donné des résultats positifs qui se sont répercutés sur la production des viandes blanches qui a enregistré, indique-t-il, une hausse de 30% et une baisse des prix à la consommation de la volaille. Intervenant à l'occasion d'une rencontre organisée, jeudi, avec le comité interprofessionnel de la filière avicole, Rachid Benaïssa s'est dit favorable pour la reconduction de cette mesure, mais non sans poser certaines conditions «Je vais défendre la reconduction de l'exonération auprès du gouvernement, mais à condition qu'on mette en place un dispositif pour calculer l'effet d'application de cette mesure et on demandera par la suite des remboursements», a-t-il déclaré. Considérant ce dispositif de contrôle comme une mesure incitative destinée à encourager les éleveurs et les pousser à augmenter leur production, le ministre est formel: «Si on reconduit l'exonération des droits de Douanes sur les matières premières, on doit répercuter cela sur toute la chaîne de production jusqu'au consommateur final.» Composé essentiellement de maïs et de soja, l'aliment de bétail a connu une hausse spectaculaire sur le marché international en 2012. C'est pour soulager les éleveurs de volaille que le gouvernement avait décidé la suppression, pour une certaine période, des droits de Douanes et de la TVA, qui coûtent près de 15 milliards de dinars au Trésor, a souligné M.Benaïssa. A l'en croire, cette reconduction va booster le secteur et donner encore plus de temps aux professionnels afin qu'ils améliorent leurs performances. Alors que l'objectif était d'atteindre 3,1 millions de tonnes, il a indiqué que la production de viandes blanches durant les neuf premiers mois de la campagne agricole 2012-2013 a atteint 3,2 millions de tonnes, contre 2,62 millions de tonnes la campagne précédente. Le ministre reconnaît, toutefois, certaines insuffisances, notamment en matière d'élevage, soulignant que les éleveurs doivent encore persévérer pour se mettre à niveau et se rapprocher des normes en vigueur dans les pays avancés. Il a également parlé du gaspillage et la hausse de l'indice de consommation chez les éleveurs qui engendre, précise-t-il, des pertes au niveau du prix de revient. Un producteur utilise en moyenne, 2,5 kg d'aliments pour produire un kg de viande blanche. Le jugeant excessif, Rachid Benaïssa a cité en exemple les pays de la région dont l'indice de consommation, soutient-il, ne dépasse pas 1,7 kg. «Nous réalisons des performances médiocres car beaucoup d'entre nous ne respectent pas les normes», a souligné, pour sa part, le président du Conseil interprofessionnel de la filière avicole, Mohamed Laïdouni qui a lancé un appel en direction des importateurs de matières premières pour qu'ils s'impliquent davantage dans la structuration de la filière, en respectant notamment la structure des prix appliqués au niveau national suite à l'exonération des droits de Douanes. Lors de son intervention, il a exhorté les abattoirs à s'impliquer dans les opérations de stockage afin, confie-t-il, d'absorber le surplus de production.