100 milliards de dinars seraient dépensés par les Algériens rien que pour habiller leurs enfants durant l'Aïd et la rentrée scolaire. Un pactole qui attise les convoitises et fait rêver les commerçants. Après la frénésie qui s'était emparée du marché des fruits et légumes durant les premiers jours du mois de Ramadhan, c'est au tour des magasins du prêt-à-porter de faire parler d'eux, en attirant une clientèle record à l'approche de la fête religieuse de l'Aïd. Selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens, 100 milliards de dinars seraient dépensés par les Algériens, rien que pour habiller leurs enfants durant l'Aïd et la rentrée scolaire. Intervenant à l'occasion d'un point de presse qu'il a organisé, hier, à Belouizdad, El Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'instance, a fait part de ce montant, soulignant qu'il a été établi sur la base de chiffres recueillis auprès des commerçants qui activent dans le secteur de l'habillement. Fustigeant ceux qui doutent de la véracité de ces chiffres, il a indiqué que pour l'instant, c'est la seule donnée fiable en l'absence de chiffres officiels, communiqués par le ministère du Commerce ou des organismes placés sous sa tutelle. Le conférencier accuse les importateurs d'être derrière la hausse des prix, intervenue sur le marché du prêt-à-porter à l'approche de la fête de l'Aïd, en précisant que cette hausse n'a cessé d'augmenter ces dix dernières années, mettant à rude contribution les petites bourses. A l'en croire, l'enveloppe consacrée à l'achat de vêtements par les Algériens pour les fêtes de l'Aïd est estimée à 40 milliards de dinars, les 60 milliards de dinars restants sont dépensés en achats de vêtements et trousseaux à l'occasion de la rentrée scolaire. M Boulenouar a confié que la production nationale satisfait à peine 20% des besoins et que la plupart des vêtements vendus sur le marché sont importés de Chine ou de Turquie qui ont supplanté la Syrie depuis que ce pays est ravagé par la guerre civile. Selon lui, si les prix ont doublé en l'espace de dix ans, c'est à cause des importateurs qui imposent les prix et font beaucoup de mal à l'économie nationale et au Trésor public. Citant l'absence de contrôle et de facturations des transactions commerciales, l'orateur s'est dit étonné par le nombre de ces importateurs qui ont investi le marché et l'ont, à la longue, gangrené. Il a ensuite, abordé un autre thème récurrent, à savoir les permanences durant l'Aïd. Soulignant, d'emblée, que les nouveaux textes de loi régulant l'activité commerciale sont trés répressifs, le porte-parole de l'Ugcaa compte sur la compréhension des boulangers, particulièrement ceux qui habitent la capitale, pour ouvrir leurs commerces durant les jours de l'Aïd. Pour ce faire, il a indiqué que des listes de boulangeries destinées à assurer une permanence ont déjà été dressées dans certaines wilayas et que les autres le seront dans les tout prochains jours. Il est persuadé, en tout cas, que le nombre des boulangers qui ouvriront durant l'Aïd sera nettement plus important que celui de l'année dernière. Lui emboîtant le pas, le président de la Fédération des boulangers a affirmé que des directives ont été données afin que le pain soit disponible durant l'Aïd, de même que le transport pour faciliter les déplacements des citoyens et leur permettre de rendre visite à leurs familles ou leurs proches. Pour faire baisser la tension, il exhorte les Algériens à ne pas attendre le jour de la fête pour s'approvisionner en pain et qu'ils peuvent le faire la veille, soulignant que le pain congelé a un meilleur goût. Quant au représentant des commerçants du prêt-à-porter, celui-ci soutient que c'est la surconsommation qui provoque la hausse des prix des vêtements à l'approche des fêtes de l'Aïd. Selon lui, l'absence de contrôle et l'appétit vorace de certains commerçants sont considérés également comme des facteurs qui encouragent la spéculation.