Contrairement à la fête de l'Aïd El Fitr, un grand nombre de commerçants d'Alger n'ont pas baissé rideau à l'occasion de la fête du sacrifice. En effet, des commerces ont respecté les permanences permettant aux citoyens de s'approvisionner notamment en denrées alimentaires durant les deux jours de la fête religieuse. Répondant à l'appel lancé à la veille de la fête par le ministère du Commerce et à celui de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les commerçants (épiciers, marchands de fruits et légumes, boulangers et même quelques restaurateurs) ont ouvert durant les deux jours de l'Aïd. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, avait mis en garde les commerçants qui n'obtempèrent pas. «Les commerçants qui figurent sur les plannings (des permanences) et qui n'ouvrent pas durant les jours de l'Aïd seront sanctionnés, tout d'abord par la fermeture pendant un mois», avait-il menacé, ajoutant : «Nous sommes en train d'amender la loi 04/08 concernant les pratiques commerciales pour aller vers des amendes pécuniaires.» Ces mesures ont été prises, suite à la fermeture fin août dernier, des épiceries et boulangeries pendant plusieurs jours après la fête de l'Aïd El Fitr. Outre l'eau minérale et le pain, beaucoup d'autres produits étaient indisponibles sur le marché. Mais cette fois-ci, les menaces du ministère ont eu un effet sur l'activité commerciale. Les boulangeries ont préféré, pour leur part, travailler la nuit et vendre le pain dans la matinée afin de pouvoir profiter de la journée. Les autres commerces ont, par contre, commencé leur travail un peu plus tard. Contacté hier par le Temps d'Algérie, le porte-parole de l'UGCAA, Hadj Tahar Boulenouar, a affirmé que le taux de suivi de la permanence est de 35 à 40%. Cette estimation a été établie selon les représentants des cellules de suivi installées au niveau des wilayas. Selon lui, ce taux est «positif» par rapport à celui enregistré durant la fête de l'Aïd El Fitr et les années précédentes, où des épiceries et boulangeries ont restées fermées pendant plusieurs jours. Selon notre interlocuteur, au moins deux commerces d'alimentation générale et de fruits et légumes ont été de permanence dans environ 6000 quartiers. Pour les boulangeries, près de 4000 ont assuré le service minimum durant les premier et deuxième jours. La cellule de suivi a recensé également la mobilisation de 50 000 taxis et 30 000 minibus. Malgré toutes les mesures mises en place, la pénurie du lait en sachet était au rendez-vous. L'UGCAA accuse les transformateurs et les distributeurs d'être responsables de cette pénurie. M. Boulenouar a noté cependant que plusieurs contraintes demeurent posées quant à l'organisation de ces permanences. Il s'agit, entre autres, de l'absence d'une loi qui réglemente la permanence des commerces durant les fêtes de l'Aïd et les jours fériés, ainsi que le manque de représentativité de l'UGCAA dans plusieurs wilayas du pays. Il a évoqué également l'absence de coopération des paysans et des agriculteurs. «Le marché de gros n'a pas été alimenté depuis jeudi. D'ailleurs, les détaillants n'ont pas trouvé d'où s'approvisionner», a tenu à signaler le porte-parole de l'UGCAA.